
Fallait-il confiner la France dès le mois de janvier pour
faire face au variant Alpha ? Récemment, le journal Le Monde
se livrait à une analyse chiffrée (contestable) du nombre de vies
qui auraient pu être épargnées si les autorités sanitaires avaient
décidé de fermer le pays sans attendre la vague d’hospitalisation
du mois de mars. Mais dans ce débat insoluble, d’autres paramètres
économiques et sanitaires sont à prendre en compte. Au cours de ce
long et interminable hiver 2021, le gouvernement s’est vu reprocher
de ne pas avoir voulu fermer les écoles en dépit de l’incertitude
entourant le rôle de l’institution scolaire dans la propagation de
l’épidémie.
Augmentation de l’IMC, élèves essoufflés
« Les chiffres sont catastrophiques », résume Martine
Duclos, chef du service de médecine du sport au CHU de
Clermont-Ferrand, qui dirige l’Observatoire national de l’activité
physique et de la sédentarité (Onaps). En un an, l’indice IMC des
élèves a augmenté de 2 à 3 points en moyenne. Une augmentation
inédite en moins d’un an. Pour Martine Duclos, interrogée dans
Le Monde : « des enfants sportifs, sans aucun problème de
santé, aucun problème de poids, ont grossi de 5 à 10 kg, du fait de
l’arrêt de la pratique sportive. Et tous n’ont pas repris
l’activité physique. »
Diminution de 40 % des capacités motrices
A un moment essentiel de « plasticité neuronale »
l’année de confinement a engendré une diminution de 40 % des
capacités cognitives. Pour les mesurer, l’équipe du CHU de
Clermont-Ferrand a notamment eu recours à un test consistant à
relier les lettres aux chiffres correspondant dans l’ordre
alphabétique, dans un temps imparti. Tous les écoliers l’ont fait
dans le temps limite en septembre 2019. Un an plus tard, un grand
nombre n’a pas terminé.
Le bilan caché du confinement ?
A long terme, la dégradation de la condition physique et
l’augmentation de l’obésité risquent d’avoir des conséquences
sanitaires et humaines importantes (et un impact sur le système de
santé). Une expertise menée par l’Agence nationale de sécurité
sanitaire de l’alimentation (Anses), publiée en novembre 2020, a
mis en évidence que 66 % des jeunes de 11 à 17 ans « présentent
un risque sanitaire préoccupant », caractérisé par le
dépassement simultané de deux seuils : plus de deux heures de temps
d’écran et moins de soixante minutes d’activité physique par
jour.
C.H.