Fiasco de la réforme PASS/LAS : des redoublements seront finalement possibles !
Gravure de 1654 représentant le théâtre anatomique de Padoue
Paris, le lundi 19 juillet – Le fondement de la réforme de la PACES
qui a abouti au système complexe de PASS/LAS était de mettre fin au
« gâchis humain » de la première année de médecine. La
possibilité, pour les étudiants, d’intégrer la deuxième année de
médecine (ou de maïeutique, pharmacie et odontologie) par deux
cursus différents s’accompagnait de la fin de la possibilité de
redoublement.
Mais voilà, après une année de « fiasco », la colère
estudiantine (et de leur famille) était trop forte et alors que
l’année a été émaillée d’avaries et marquée par la crise sanitaire,
le gouvernement a dû céder. Ainsi, par un décret publié au Journal
officiel, le gouvernement autorise finalement certains étudiants de
PASS et de LAS à redoubler exceptionnellement. Ils auront jusqu’au
23 août pour déposer un dossier de demande de redoublement, au
risque de la cooptation.
Sursis jusqu’à la prochaine polémique
Le décret précise qu’une “commission d’examen des
situations individuelles et exceptionnelles” sera mise en place
dans toutes les universités. Elles auront pour mission de
réexaminer lesdites situations individuelles "lorsque des
circonstances exceptionnelles ont affecté les chances réelles et
sérieuses dont disposait l’étudiant d’accéder en deuxième année du
premier cycle des formations de médecine, de pharmacie,
d’odontologie ou de maïeutique, pour la seule année universitaire
2020-2021”.
Après examen du dossier par un jury, composé notamment du
vice-président de la commission de la formation et de la vie
universitaire du conseil académique de l’université, du directeur
des unités de formation et d’un enseignant-chercheur, il sera donc
possible pour les étudiants de repiquer.
Le texte prévoit également que des places en deuxième année
non pourvues dans certains parcours LAS pourront être “reportées
sur l’un ou les deux autres parcours de formation, ou un ou
plusieurs groupes de parcours”.
Encore une belle usine à gaz qui promet des désenchantements et des
polémiques. Au point que les étudiants en viennent à regretter la
PACES, qui, certes, ne « diversifiait pas les profils » des
futurs médecins mais avait le mérite d’une certaine clarté et
équité…
Encore une réforme qui aura avorté avant même d'avoir été mise en pratique. Elle ne résoud rien d'ailleurs : le numerus clausus est incontournable car les places sont limitées...dans les facs et les Hôpitaux. Ce qui est malheureux, c'est la toute puissance de la sélection sur les seules mathématiques, qui ne serviront à rien à plus de la moitié des futurs médecins, où les qualités humaines et une tête solide sont bien plus efficaces que les concours difficiles qui n'en tiennent pas compte. Mais c'est vrai aussi que les critères hors mathématiques sont difficiles à définir...