
Les recommandations nationales ne sont pas uniformes
concernant l’utilisation des myorelaxants dans la prise en charge
de la lombalgie aiguë. Aux Etats-Unis, les myorelaxants
non-benzodiazépine sont considérés comme le médicament de choix
dans cette indication, alors qu’ils ne sont pas recommandés en
Belgique et que les guidelines du Royaume Uni ne les mentionnent
pas.
Une revue de la littérature a été réalisée et 49 essais
randomisés contrôlés ont été retenus pour une analyse de
l’efficacité, tolérance et sécurité d’utilisation de cette classe
thérapeutique dans la prise en charge de la lombalgie
aiguë.
Si les myorelaxants non-benzodiazépine réduisent la douleur en
2 semaines ou moins, cet effet est très faible, de moins de 8
points sur une échelle de 0 à 100, inférieur au seuil nécessaire
pour être perceptible cliniquement. Il n’apparaît pas dans
l’analyse de réduction de l’impotence fonctionnelle.
Entre 3 et 12 semaines, les antispasmodiques
non-benzodiazépine n’ont pas d’efficacité ou une efficacité très
faible sur la douleur ou l’invalidité. C’est le cas aussi pour la
lombalgie chronique. En revanche, ils augmentent le risque
d’évènements indésirables (risque relatif RR 1,6 ; intervalle de
confiance à 95 % 1,2 à 2,0), sans toutefois de notification d’effet
indésirable grave. Il s’agit principalement de vertiges,
somnolence, céphalées et nausées. Ces effets indésirables ne
semblent pas impliqués dans des abandons de
traitements.
Les auteurs précisent que les travaux recensés comportent de
nombreux risques de biais et que ces résultats ne permettent pas
d’établir des recommandations fermes. Ils encouragent les
praticiens à échanger ces informations avec leurs patients avant la
prescription d’un traitement myorelaxant.
Dr Roseline Péluchon