
1 122 cas/100 000 habitants en Martinique
A la Martinique, confinée depuis le 31 juillet, le taux
d’incidence continue de grimper pour atteindre, hier, 1 122 cas
pour 100 000 habitants par semaine.
Même hausse spectaculaire en soins critiques avec un taux
d’occupation* de 188 %. Une situation d’autant plus tendue qu’à ce
jour seuls 3 patients ont pu être transférés vers la métropole !
Concernant les décès, on en dénombre entre 5 et 8 chaque jour, un
chiffre jamais atteint depuis le début de la pandémie.
Le salut, semble-t-il, ne viendra pas de la vaccination
En effet, malgré cette situation sanitaire critique on
constate dans le département, comme en Guadeloupe, une défiance «
culturelle » envers le vaccin qui trouverait sa source dans
le scandale du chlordécone. Ainsi, en Martinique, 18,6 % des plus
de 12 ans seulement ont bénéficié d’un schéma vaccinal complet, 3
fois moins qu’en métropole.
Céline Barclay, jeune chanteuse martiniquaise explique à
Europe 1 : « Il est évident que l'État a une méconnaissance de
notre culture, de notre rapport au monde, à la nature, et qu'il ne
suffit pas de dire de faire pour que l'on fasse (…). Je pense que
la confiance est perdue et il faudrait prouver, et cela avec de
solides preuves, qu'il y a bienveillance dans cette histoire de
vaccinations et de passe sanitaire ».
Guadeloupe : « la catastrophe se confirme »
« La catastrophe se confirme » c’est par ces mots, que
la directrice générale de l'ARS Guadeloupe, Valérie Denux a débuté
son point épidémiologique hebdomadaire. « Nous sommes face à un
tsunami et on est en train de se prendre la vague, c'est très très
très inquiétant » a-t-elle poursuivi.
Ces déclarations pourraient alimenter la défiance. Ainsi,
comme le montrent les images de RCI Guadeloupe, le préfet de région
Alexandre Rochatte s’est penché vers la responsable de l’ARS
Valérie Denux juste avant d’entamer le point presse sur les
nouvelles restrictions, pour lui dire : « On adopte un ton
grave, catastrophique, pas moralisateur mais juste
catastrophique. » Une séquence abondamment commentée sur les
réseaux sociaux et vue par certains comme une volonté délibérée
d’exagérer la situation.
Dans ce contexte, le département est confiné depuis mercredi soir, pour au moins trois semaines. Ce reconfinement "ne passe pas auprès d'une partie de la population", note la journaliste de France 2 Christelle Théophile. "Certains accusent le coup ; c'est le cas des restaurateurs et des professionnels du tourisme. Ils espéraient profiter de la saison pour pouvoir rattraper les périodes d'inactivité (…). Le contexte est aussi celui de la contestation. Samedi dernier, et pour la troisième fois, plusieurs centaines de personnes ont manifesté Basse-Terre, dans le chef-lieu, afin de protester contre le passe sanitaire et l'obligation vaccinale", poursuit-elle.
La Guyane bientôt confinée ?
Plus au sud, en Guyane, une nouvelle décision de confinement
pourrait intervenir dans les jours à venir.
Le vaccin séduit plus dans l’Océan Indien
A La Réunion, qui est également confinée pour 3 semaines,
l’Agence Régionale de Santé indique "La situation sanitaire
poursuit sa dégradation, tous les indicateurs augmentent" avec le
franchissement de la barre symbolique des 3 000 nouveaux cas
hebdomadaire. La préfecture annonce aussi que "la forte
progression des hospitalisations en médecine, a contraint le CHU à
augmenter le nombre de lits de médecine spécialisé pour assurer la
prise en charge des patients Covid".
En revanche, contrairement à ce que nous avons vu aux
Antilles, le rythme de la vaccination s'accélère à La Réunion.
Début août, 40,43 % des habitants en âge de se faire vacciner
avaient reçu au moins une première injection. Ce n'était le cas que
de 31,47 % d'entre eux mi-juillet.
Parmi les 5 DOM, seul Mayotte semble encore relativement
épargnée malgré un léger rebond de l’épidémie, le taux d’incidence
y est ainsi de 12,1 cas pour 100 000 habitants.
Marlène Augustin