Etats-Unis : explosion des cas de Covid-19 en Floride, la France déconseillée (et citée en exemple)

Miami, le mercredi 11 août - A l’image de l’Europe, l’Amérique fait face à une nouvelle vague de Covid-19. Le 10 août, à quelques jours de la rentrée scolaire, plus de 161 000 cas de coronavirus ont été dépistés à travers le pays.

Un chiffre en constante augmentation depuis le 20 juin, où le pays décelait en moyenne 11 000 cas par jour seulement. Cette hausse des cas s’accompagne également d’une augmentation considérable des décès. Un total de 1 049 décès ont en effet été recensés le 10 août contre 300 le 20 juin dernier.

Si l’on est loin du pic du 12 février lors de la troisième vague, date à laquelle 5 463 décès avaient été déplorés en 24 heures, cette augmentation interroge dans un pays où 58 % de la population a reçu au moins une dose de vaccin. Les raisons de cette nouvelle vague sont sans doute à trouver du coté des disparités vaccinales  entre les États mais aussi entre les générations.

Nord contre Sud

Les fractures politiques américaines s’affichent en effet au grand jour en matière de couverture vaccinale.

Si les États du Vermont, du Massachusetts et d’Hawaï, bastions démocrates, connaissent de forts taux de vaccination (avec un pourcentage de population partiellement vaccinée de 74,9 %, 71,7 % et 70,6 %) les États du sud ou ruraux boudent majoritairement la campagne. Ainsi, la Louisiane et la Mississippi présentent des taux de vaccination de 40 % et de 37,9 %.

Sans surprise, c’est bien le sud du pays qui est frappé par une vague d’hospitalisation inédite. Avec plus de 20 000 cas quotidiens pour 21 millions d’habitants, « l’État ensoleillé », la Floride, fait face à sa pire vague épidémique.

Le gouverneur DeSantis en lutte… contre le masque à l’école

Malgré tout, le gouverneur de l’État Ron DeSantis se fait remarquer par sa gestion libertaire (pour ne pas dire erratique) de la crise sanitaire.

L’étoile montante du parti Républicain, disciple de Donald Trump, a promulgué vendredi un décret pour interdire aux écoles d’exiger que les élèves portent le masque durant les cours. Une décision qui va à l’encontre des dernières recommandations des CDC pour permettre une rentrée des classes en bon ordre après de longs mois de fermeture.

En conflit ouvert avec les autorités scientifiques, le gouverneur avait déjà signé un décret interdisant aux services administratifs de délivrer des attestations de vaccination, mais aussi aux entreprises privées d’exiger de leurs clients une preuve d’immunisation.

Face à la fronde de nombreux enseignants et parents d’élèves, l’élu a menacé les responsables des écoles allant à l’encontre du décret de sanctions financières. « Les parents se retrouvent dans une situation impossible, à devoir choisir entre la santé, la vie de leur enfant, et leur retour à l’école », ont protesté des parents d’enfants handicapés dans une plainte déposée vendredi contre la décision du gouverneur.

Car la hausse des hospitalisations concerne également les mineurs. « Nous avons sans aucun doute vu une hausse des cas ici, aux urgences et également dans les autres services de l’hôpital, ces deux ou trois dernières semaines », confirme le docteur Marcos Mestre, directeur médical dans un hôpital pour enfants de Miami.

La France déconseillée pour les voyageurs, citée en exemple pour son pass sanitaire

Interrogé par CNN, le Dr Jonathan Reiner, professeur à l’université George Washington a résumé la situation en déclarant que « si la Floride était un autre pays, nous devrions envisager d’interdire les voyages de la Floride aux États-Unis. »

En attendant, c’est un autre choix qui a été fait par les autorités américaines qui déconseillent fortement aux Américains de se rendre en France pour les voyages « non essentiels ». Plusieurs pays sont concernés par cette nouvelle liste, et notamment Israël, l’Islande, la Croatie, l’Autriche, le Kenya et la Jamaïque.

Dans le même temps, de nombreux observateurs citent le pass sanitaire « à la française » comme un outil efficace pour inciter le public américain à reprendre le chemin des centres de vaccination. Au moment d’instaurer le passeport vaccinal dans sa ville, le Maire de New-York Bill de Blasio n’avait pas hésité à citer en exemple l’hexagone : « je ne suis pas toujours un grand fan de Macron, mais je pense que c'est une direction que nous devons envisager sérieusement ».

C.H.

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