
Plusieurs études, rétrospectives ou prospectives, ont montré que l'âge plus élevé du père augmente le risque d'avortements spontanés et diminue les chances d'obtenir une naissance vivante, tandis que d'autres travaux n'ont pas relevé d'effet délétère. Certaines études sur le don d'ovocytes semblent exclure un rôle indépendant de l'âge paternel sur les chances de réussite d'AMP. Et s'il existe une relation entre âge paternel et perte de chance de succès des AMP, on ignore à partir de quelle limite.
La présente étude a été menée de façon rétrospective dans un
seul centre d'AMP. Elle a inclus des couples présentant une
infertilité primaire ou secondaire et bénéficiant d'une AMP avec
utilisation de sperme frais. Ont été exclus de l'analyse les cycles
avec don d'ovocytes ou de sperme, sperme congelé ou diagnostic
pré-implantatoire.
50 ans, l'âge charnière…
L'étude a porté sur 4 833 cycles, incluant 4 271 hommes ; 41 % de ces cycles (1 974 sur 4 833) ont abouti à une naissance vivante.Le standard de qualité du sperme était défini par les critères de l'OMS. Au-delà de 51 ans, 42,1 % des hommes avaient un sperme réunissant les critères de qualité (56/133, 42,1 %, intervalle de confiance à 95 % IC95 : 34,1 – 50,61), alors que ce pourcentage était de 61,1 % avant 51 ans (2 530/4 138, IC95 : 60,0 – 62,61). Cette différence était significative (p = 0,001).
La probabilité d'obtenir une naissance vivante diminuait à
partir d'un âge paternel de 50 ans (Odds Ratio OR = 0,674 ; IC95 :
0,482 – 0,943 ; p = 0,021), et ceci indépendamment de l'âge de la
mère (analyse multivariée avec groupes d'âge maternel).
Les auteurs suggèrent donc de diffuser cette information pour inciter les hommes à ne pas trop attendre avant d'envisager une paternité.
Dr Charles Vangeenderhuysen