Lancet, BMJ… : l’alerte de plus de 20 revues scientifiques sur l’urgence climatique
Paris, le lundi 6 septembre 2021 - C’est un éditorial sans
précédent ni équivalent. Les rédacteurs en chef d’une vingtaine de
prestigieuses revues scientifiques, dont The Lancet, le
British Medical Journal ou le National Medical Journal of
India ont publié ce lundi un long éditorial commun invitant les
gouvernements à ne pas différer les mesures les plus «
urgentes » pour lutter contre le réchauffement climatique,
considéré comme l’une des principales menaces sur la santé publique
à travers le monde.
À quelques jours de la réunion de l’Assemblée générale des Nations
Unies et de la COP 26 à Glasgow, les éditeurs lancent « un appel
urgent pour maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5
°C ».
Hausse de certaines pathologies, risque de
famines
Comme dans un discours, l’éditorial expose tout d’abord
cliniquement les données du problème. « La science est catégorique
; l’augmentation de la température de plus de 1,5°C et la
destruction de la biodiversité risquent de porter un préjudice
catastrophique à la santé qui sera irréversible » indiquent les
auteurs, avant de préciser que « malgré la préoccupation nécessaire
du monde pour la Covid-19, nous ne pouvons pas attendre que la
pandémie passe pour réduire rapidement les émissions [de gaz à
effet de serre] ».
D’autant plus que, pour les auteurs, « la santé publique
est d’ores et déjà affectée par l’augmentation des températures et
la destruction du vivant ».
Au cours des vingt dernières années, la mortalité des
personnes âgées de plus de 65 ans liées aux épisodes caniculaires a
augmenté de plus de 50 %. L’augmentation des températures a
accompagné une hausse « des cas de déshydratation et de
problèmes rénaux, de tumeurs dermatologiques malignes, d'infections
tropicales, de problèmes mentaux, de complications de grossesses,
d'allergies et de mortalité, et de morbidité cardiovasculaire et
pulmonaire ».
Des conséquences qui risquent en premier lieu de toucher les
plus vulnérables, à commencer par les enfants, les populations
âgées, ainsi que les pays pauvres et les minorités.
La baisse du rendement des cultures agricoles, ajoutée à la
dégradation des conditions météorologiques et à l’épuisement des
sols, risque de faire émerger de nouvelles famines, mais aussi «
les risques de pandémies ».
Un appel à l’action
En août dernier, la publication du rapport du GIEC laissait
planer le risque d’un « découragement » mondial face à des
conséquences présentées comme inéluctables. Les auteurs de cet
appel s’inquiètent précisément du risque de voir « les membres
puissants de la communauté internationale » commencer à voir
cette hausse comme inévitable, voire « acceptable
».
Car si « les conséquences de la crise environnementale tomberont
de manière disproportionnées sur les pays et les communautés qui
ont le moins contribué au problème » aucun pays, si puissant
soit-il, ne doit se considérer comme à l’abri des conséquences du
réchauffement climatique, qui s’accompagnera « d’insécurité
alimentaire, de déplacements de population et de développement de
nouvelles maladies ».
Prendre la lutte contre la Covid-19 en exemple
Évoquant les sommes « sans précédent » dépensées lors
de la pandémie, les revues médicales appellent ainsi à augmenter
massivement les financements pour la protection de la planète et
mettent en avant les effets en cascade positifs pour la santé
publique. Ainsi, la diminution de la pollution atmosphérique «
permettrait à elle seule d’obtenir des améliorations pour la
santé qui compensent facilement le coût global de la réduction des
émissions », estiment les auteurs.
La diminution de l’obésité et l’amélioration de l’habitat et
des conditions de travail, permettraient à la société d’obtenir «
des bénéfices qui dépasseront largement le coût global des
réductions d’émission ».
Mais les auteurs ont bien conscience de l’ampleur de la tâche. «
Si les cibles sont faciles à définir, elles sont difficiles à
atteindre ». En appelant au courage politique, Fiona Godlee,
rédactrice en chef du BMJ a ainsi résumé l’esprit de l’appel «
il faut que 2021 soit l’année durant laquelle notre planète
change de cap : notre santé à tous en dépend ».
Quand la plupart des pays développés tendent à stabiliser leur contribution au réchauffement climatique, les trois plus gros contributeurs (USA, ex-URSS, Chine) continuent de l'accroître massivement et sans vergogne. Qui osera s'attaquer à leurs politiques ?
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