
Les auteurs de cette correspondance au NEJM qui travaillent au CDC d'Atlanta ont déterminé le risque cumulatif d'avortement spontané entre 6 et 20 SA chez les femmes porteuses d'une grossesse monofœtale, ayant bénéficié d'au moins une première dose de vaccin à ARNm soit dans les 45 jours précédant la conception soit au cours de la grossesse, avant 20 SA.
Le risque cumulatif a été calculé selon l'âge gestationnel, avec standardisation sur l'âge maternel.
Au total 2 456 participantes ont été incluses : 2 022 portaient une grossesse évolutive à 20 SA, 165 ont présenté un avortement spontané avant 20 SA dont 154 avant 14 SA, 253 n'ont pas pu être interrogées à 20 SA dont 65 n'ont pas été revues après le premier trimestre et 16 participantes ont été exclues après interruption volontaire de grossesse, grossesse ectopique ou môlaire ; 77 % des femmes étaient âgées d'au moins 30 ans et 89 % travaillaient dans le domaine de la santé ; 53 % des participantes avaient reçu au moins une injection du vaccin Pfizer-BioNTech, les autres étaient vaccinées avec le vaccin Moderna.
Même risque que dans la population générale
Lorsque l'on compare ces données à celles fournies par les cohortes "historiques" ayant précisé le risque minimal (11,1 %, Goldhaber et Fireman, 1991) et maximal (21,3 %, Mukherjee, 2013) de fausse couche, le risque cumulatif d'avortement spontané chez les femmes vaccinées, y compris après analyse de sensibilité, est compris dans les fourchettes attendues en population générale.
Précisons cependant les limitations de l'étude : l'absence de groupe contrôle non vacciné, l'inhomogénéité des participantes en termes d'origine ethnique et de profession, l'inclusion volontaire des femmes, leurs réponses subjectives au questionnaire et le recueil rétrospectif de certaines données.
Malgré ces réserves, les auteurs considèrent que le risque d'avortement spontané après vaccination par ARNm peu avant ou au cours de la grossesse n'est pas plus élevé que dans la population générale.
Dr Charles Vangeenderhuysen