Trois fois moins de décès liés à la Covid-19 en Israël grâce à la vaccination

Israël a été l’un des premiers pays à initier la vaccination de masse contre le SARS-CoV-2. La campagne a été lancée dès le 20 décembre 2020 et prévoyait de vacciner tous les individus à partir de 16 ans, avec 2 doses du BNT162b2 mRNA de Pfizer–BioNTech, espacées de 21 jours. La vaccination ciblait initialement les personnels de santé, les personnes de plus de 60 ans, les résidents des maisons pour personnes âgées et les immunodéficients, puis elle a été ouverte à tous les individus à partir de 16 ans, dès le 4 février 2021.

Début avril 2021, le nombre de doses administrées dépassait 10 millions, 70 % des plus de 16 ans étaient complètement vaccinés et 90 % des plus de 65 ans. Le début de cette campagne vaccinale a coïncidé avec une période de forte circulation virale, et plusieurs études ont permis d’établir avec une grande fiabilité l’efficacité du vaccin et ont montré qu’une bonne couverture vaccinale pouvait être un facteur de contrôle de la pandémie. Toutefois, le nombre d’infections, d’hospitalisations et de décès évités par la campagne de vaccination n’avait pas encore été évalué.

Effets positifs particulièrement marquants chez les plus de 75 ans

C’est désormais chose faite, avec une étude rétrospective incluant la période des 112 premiers jours de la campagne, allant du 20 décembre 2020 au 10 avril 2021. A la fin de cette période d’observation, 5,2 millions d’israéliens avaient reçu au moins 1 dose de vaccin (soit près de 80 % de la population de 16 ans et plus), 74 % étant complètement vaccinés (plus de 90 % des plus de 65 ans).

L’analyse des données conclut que la vaccination a permis d’éviter 158 665 infections par le SARS-CoV-2, 24 597 hospitalisations, 17 432 hospitalisations pour formes sévères ou très sévères, et 5 532 décès. Notons que 66 % des hospitalisations et 91 % de décès évités concernent des personnes de plus de 65 ans. Les données recueillies suggèrent qu’en l’absence de mise en place rapide de la campagne de vaccination, 3 fois plus d’hospitalisations et de décès seraient survenus pendant la durée considérée. Cela signifie aussi que la campagne vaccinale a évité au moins autant de décès qu’il en est survenu en Israël depuis le début de la pandémie. Les effets positifs de la vaccination sont particulièrement marquants chez les plus de 75 ans, où la vaccination évite environ 3 hospitalisations et 1 décès pour 100 personnes pendant les 112 jours considérés.

Les auteurs précisent que l’évaluation des effets indirects et des bénéfices à long terme du programme vaccinal devra faire l’objet d’autres travaux.

Dr Roseline Péluchon

Référence
Haas EJ et coll.: Infections, hospitalisations, and deaths averted via a nationwide vaccination campaign using the Pfizer–BioNTech BNT162b2 mRNA COVID-19 vaccine in Israel: a retrospective surveillance study. Lancet Infect Dis., 2021 ; publication avancée en ligne le 22 septembre. doi: 10.1016/S1473-3099(21)00566-1.

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Vos réactions (2)

  • Décès covid vaccinés Israël

    Le 04 octobre 2021

    C’était avant le variant delta.

    Dr J-M Bignon

  • Travail confus peu contributif

    Le 07 octobre 2021

    Travail confus peu contributif, hors climat delta effectivement, excluant comme de coutume les primo-infectés connus (et donc pas si vie réelle) et accessoirement issu du Ministère de la santé israélien. Une forme de démonstration par l'hypothêse à nouveau permettant de "valider" rétrospectivement et avec complaisance les choix stratégiques.

    Une illustration est le bénéfice affiché en terme de décès en fonction des tranches d'age :
    comment l'afficher chez les 16-44 ans (3 tranches - tableau3) alors qu'il est nul comme prévisible (vacciné ou pas) dans les mêmes 3 tranches d'ages (tableau2).
    Le travail israélien sur la tolérance* à 6 semaines de la stratégie adoptée (Pfizer) était rassurant et bien plus informatif:

    *Barda N, Dagan N, Ben-Shlomo Y et coll . Safety of the BNT162b2 mRNA Covid-19 Vaccine in a Nationwide Setting. N Engl J Med. 2021 Aug 25. doi: 10.1056/NEJMoa2110475

    Le travail israélien sur les post-long Covid pédiatriques* me semble être une contribution majeure sur une hypothèque plus souvent citée qu'analysée : 88% n'avaient PAS été hospitalisés:

    *Ashkenazi-Hoffnung L, Shmueli E, Ehrlich S et coll . Long COVID in Children : Observations From A Designated Pediatric Clinic. Pediatr Infect Dis J. 2021 Aug5 ;326(9):869–871 doi: 10.1097/INF.0000000000003285

    Quitte à évaluer rétrospectivement l'efficacité vaccinale Pfizer en stratifiant terrain mais aussi période DELTA (séquençage - 14/12/2020 au 8/8/2021) l'analyse californienne* est plus convaincante sur un plus large effectif:

    *SY Tartof, JM Slezak, H Fischer et coll . Effectiveness of mRNA BNT162b2 COVID-19 vaccine up to 6MONTHS in a large integrated health system in the USA : a retrospective cohort studyLancet Oct4, 2021 doi.org/10.1016/S0140-6736(21)02183-8

    Le déclin d'efficacité (88% vs 47%) est plus le fait de l'épreuve du TEMPS que de la résistance introduite par l'émergence US du variant Delta : un argument indirect en faveur de la 3ième dose à partir du 6ième mois.

    Le statut des primo-infectés connus, de l'immunité hybride, reste ... inconnu pour cause d'exclusion régulière ou de non analyse différenciée.

    Dr JP Bonnet

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