
La morbidité et la mortalité liées à l’infection par Covid-19
sont principalement observées chez les adultes les plus âgés ou
ceux souffrant de comorbidités. Cependant, des formes graves de la
maladie peuvent ou pourraient concerner des patients plus jeunes
dans le cadre d’un syndrome inflammatoire multi-systémique et/ou
l’apparition de nouveaux variants. Pour autant l’extension actuelle
des programmes vaccinaux aux adolescents de 16-18 ans a
essentiellement pour but de réduire les sources de contagion. Or un
effet indésirable des vaccins à ARN messager, pouvant toucher ces
adolescents, est rapporté depuis le début de l’année : des
myocardites transitoires, au demeurant exceptionnelles.
Evolution favorable après une hospitalisation de 4 à 6 jours
Des pédiatres de 3 centres pédiatriques ont colligé les
observations de péri-myocardites observées chez des adolescents de
16 à 18 ans suivant la vaccination du 1/01 au 28/02/2021. Le
diagnostic a été posé sur les signes cliniques, l’élévation de la
CRP, de la troponine, de la NT-pro-BNP et les données de l’ECG et
de l’échographie. L’incidence pendant la période d’étude a été
comparée à celle observée les années précédentes pendant la même
période. En tout, 7 cas ont été rapportés. Ces adolescents étaient
tous des garçons. Les symptômes ont débuté de 1 à 3 jours après
l’injection vaccinale, 6 fois sur 7 suivant la seconde. Une douleur
thoracique était présente dans les 7 cas, avec de plus 2 fois une
dyspnée, 1 fois une toux ou des nausées ou une
céphalée.
L’examen clinique était normal dans tous les cas. Les taux de
CRP étaient modérément élevés ; ceux de troponine très élevé, en
moyenne 35,38 µg/L (2,52-13,72) et ceux de NT-pro-BNP 4 fois sur 4
dosages. L’électrocardiogramme montrait une élévation du segment ST
dans diverses dérivations 6 fois sur 7 et l’échographie un
épanchement péricardique 3 fois sur 7. Une exposition antérieure à
la Covid-19 a été constatée dans 2 cas mais la PCR était négative
chez les 7 patients ; pour le cas n°1 rapporté plus en détail, la
recherche d’agents infectieux responsables de péri-myocardites a
été négative. Quatre patients ont été surveillés en soins intensifs
mais aucun n’a nécessité une assistance respiratoire ou
cardiovasculaire ; 5 ont été traités par ibuprofène, 1 par
aspirine. L’évolution a été favorable dans tous les cas après une
hospitalisation de 4 à 6 jours.
Durant la période d’observation, 10 adolescents ont souffert
de myocardite ou péricardite, 8 fois après vaccination (1 cas sans
renseignements cliniques) contre 4 cas en 2019, 2 en 2018 et
2020.
Pr Jean-Jacques Baudon