Voici sept cas de myocardite post vaccin Covid à ARNm chez des adolescents

La morbidité et la mortalité liées à l’infection par Covid-19 sont principalement observées chez les adultes les plus âgés ou ceux souffrant de comorbidités. Cependant, des formes graves de la maladie peuvent ou pourraient concerner des patients plus jeunes dans le cadre d’un syndrome inflammatoire multi-systémique et/ou l’apparition de nouveaux variants. Pour autant l’extension actuelle des programmes vaccinaux aux adolescents de 16-18 ans a essentiellement pour but de réduire les sources de contagion. Or un effet indésirable des vaccins à ARN messager, pouvant toucher ces adolescents, est rapporté depuis le début de l’année : des myocardites transitoires, au demeurant exceptionnelles.

En Israël, la campagne de vaccination par vaccin Pfizer à ARNm (BNT162b2) a débuté tôt et s’est étendue à la mi-janvier 2021 aux adolescents de plus de 16 ans ; plus de 200 000 d’entre eux avaient reçu 2 doses fin février 2021. Durant cette campagne de vaccination, plusieurs cas de myocardites ou de péricardites après la 2ème dose survenant chez des hommes jeunes, d’évolution en règle bénigne ont été signalés.

Evolution favorable après une hospitalisation de 4 à 6 jours

Des pédiatres de 3 centres pédiatriques ont colligé les observations de péri-myocardites observées chez des adolescents de 16 à 18 ans suivant la vaccination du 1/01 au 28/02/2021. Le diagnostic a été posé sur les signes cliniques, l’élévation de la CRP, de la troponine, de la NT-pro-BNP et les données de l’ECG et de l’échographie. L’incidence pendant la période d’étude a été comparée à celle observée les années précédentes pendant la même période. En tout, 7 cas ont été rapportés. Ces adolescents étaient tous des garçons. Les symptômes ont débuté de 1 à 3 jours après l’injection vaccinale, 6 fois sur 7 suivant la seconde. Une douleur thoracique était présente dans les 7 cas, avec de plus 2 fois une dyspnée, 1 fois une toux ou des nausées ou une céphalée.

L’examen clinique était normal dans tous les cas. Les taux de CRP étaient modérément élevés ; ceux de troponine très élevé, en moyenne 35,38 µg/L (2,52-13,72) et ceux de NT-pro-BNP 4 fois sur 4 dosages. L’électrocardiogramme montrait une élévation du segment ST dans diverses dérivations 6 fois sur 7 et l’échographie un épanchement péricardique 3 fois sur 7. Une exposition antérieure à la Covid-19 a été constatée dans 2 cas mais la PCR était négative chez les 7 patients ; pour le cas n°1 rapporté plus en détail, la recherche d’agents infectieux responsables de péri-myocardites a été négative. Quatre patients ont été surveillés en soins intensifs mais aucun n’a nécessité une assistance respiratoire ou cardiovasculaire ; 5 ont été traités par ibuprofène, 1 par aspirine. L’évolution a été favorable dans tous les cas après une hospitalisation de 4 à 6 jours.

Durant la période d’observation, 10 adolescents ont souffert de myocardite ou péricardite, 8 fois après vaccination (1 cas sans renseignements cliniques) contre 4 cas en 2019, 2 en 2018 et 2020.

En conclusion, cette série décrit une association temporelle entre vaccin et myocardite chez des adolescents. L’évolution en a été favorable bien que seule l’évolution à long terme puisse refléter l’impact réel de cette atteinte. Un recueil plus complet de ces cas est nécessaire pour en mesurer l’incidence réelle.

Pr Jean-Jacques Baudon

Référence
Snapiri O et coll. : Transient cardiac injury in adolescents receiving the BNT 162b2 mRNA COVID-19 vaccine. Pediatr Infect Dis J 2021;40:e360-e363

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