
Dans ce contexte de forte prévalence du variant delta, les études n’ont pas réellement déterminé ce qui, dans la réduction d’efficacité, était de la responsabilité du variant lui-même ou de celle d’un déclin de l’immunité. Cette distinction est pourtant essentielle pour établir la nécessité d’un rappel et déterminer si des changements de composition antigénique des futurs vaccins sont souhaitables.
Une étude publiée dans le Lancet évalue l’efficacité du vaccin à ARNm de Pfizer sur le risque d’infection et d’hospitalisation, selon le délai écoulé depuis la vaccination. Il s’agit d’une étude rétrospective de cohorte, menée aux États-Unis entre décembre 2020 et août 2021 et portant sur 3,4 millions d’individus, de 45 ans d’âge médian. Cette étude montre, que dans un délai moyen de 3 à 4 mois après la 2ème dose, l’efficacité vaccinale est de 73 % contre le risque d’infection par le SARS-CoV-2 et de 90 % contre celui d’hospitalisation.
Déclin de l’efficacité au fil des premiers mois après la deuxième dose mais pas vraiment plus marquée pour les infections au variant delta
L’efficacité face au risque d’infection décline au fil des 6 premiers mois suivant la 2ème dose, passant de 88 % au cours du 1er mois à 47 % après 5 mois. L’analyse selon le variant en cause montre que l’efficacité contre l’infection par le variant delta, élevée au cours du premier mois suivant la 2ème dose (93 %), décline ensuite (53 % après 5 mois). Contre les autres variants, l’efficacité après le 1er mois est de 97 % et de 67 % à 4-5 mois.Dr Roseline Peluchon