
Paris, le jeudi 14 octobre 2021 - De nombreux observateurs
estiment que l’absence d’épidémie grippale l’année dernière et un
certain relâchement des gestes barrières devraient concourir à
créer les conditions d’une vague relativement importante cette
année. Dans ce contexte, la campagne de vaccination qui débutera le
26 octobre est encore davantage mise en avant par les pouvoirs
publics.
La principale nouveauté côté produits cette année est
l'introduction d'un nouveau vaccin de Sanofi, l'Efluelda, à côté du
Vaxigrip Tetra également commercialisé par Sanofi et de l'Influvac
Tetra de Mylan.
Ce sérum « haut dosage » se distingue des vaccins «
standards » en ce qu’il contient 60 µg d’hémagglutinine par
souche vaccinale au lieu de 15 µg.
Mais contrairement à d’autres pays et notamment nos voisins
allemands et britanniques, ce vaccin ne sera pas particulièrement
mis en avant en France bien que la HAS (Haute autorité de santé)
lui reconnaisse « une meilleure protection chez les personnes
âgées ».
Vacciner tous les plus de 65 ans à l’Efluelda augmenterait de 50 % le coût de la campagne !
La HAS a en effet estimé que le bénéfice médico-économique
n’était pas suffisant pour préconiser une utilisation prioritaire.
En effet, le prix public du vaccin Efluelda est de 30,25 euros,
contre une dizaine d'euros pour les vaccins standards (Vaxigrip
Tetra de Sanofi et Influvac Tetra de Mylan). Ainsi, immuniser tous
les plus de 65 ans avec l'Efluelda augmenterait l'impact budgétaire
global de la campagne de 49,6 % et les dépenses d'achat de vaccins
de 197 % ! Côté bénéfices médicaux, avec ce vaccin on pourrait
s’attendre à une réduction significative de l’incidence de la
grippe (de l’ordre de 24,2 %) et dans une moindre mesure des
hospitalisations pour grippe ou affections respiratoires ou
affections cardiovasculaires (8 % à 27 %). Cependant, ce produit de
santé n’aurait pas démontré son efficacité pour réduire la
mortalité et le « déclin fonctionnel ». Aussi, la HAS
a-t-elle tranché dans son avis économique : « Le très faible
impact sur les résultats de santé et l'organisation des soins ne
permet pas de justifier une telle augmentation des coûts
d'acquisition du vaccin ».
Il n’est plus qu’à espérer qu’un fort taux de vaccination des
soignants permette de compenser ce qui n’aura pas été « gagné »,
faute d’utilisation massive d’Efluelda. Sur ce sujet, plus que
jamais au lendemain de l’entrée en vigueur de la vaccination
obligatoire contre la Covid, les débats sur l’immunisation imposée
des professionnels devraient être majeurs.
X.B.