Pour les jeunes, les troubles psychiques ont évolué au fil de la pandémie

L’impact sur la santé mentale des mesures de prévention contre l’infection par le SARS-CoV-2 est apparu dès le début de la pandémie, et est devenu plus évident avec l’étendue des restrictions.

L’attention a été attirée notamment sur les jeunes, adolescents ou jeunes adultes, pour lesquels la pandémie bouleversait plusieurs étapes cruciales de leur développement (scolarité, entrée dans la vie active, relations, début de l’autonomie, etc…). Les travaux initiaux ont relevé des signes rappelant les troubles du stress post-traumatique, troubles d’intériorisation, stress, anxiété. Les comportements recommandés pour une bonne hygiène de vie, comme l’activité physique et un bon sommeil, étaient perturbés.

De très nombreux travaux ont été consacrés à ce sujet depuis le début de la pandémie et confirment une altération de la santé mentale des jeunes. Une équipe canadienne publie cette fois les résultats d’une étude longitudinale, analysant la façon dont les troubles psychiques ont évolué au fil des différentes étapes de la pandémie. Les auteurs ont aussi étudié l’évolution de la prise de substances psychoactives. Ces données ont de l’importance pour adapter au mieux les réponses à apporter.

Des variations « multifactorielles » 

Au total 619 jeunes, de 14 à 28 ans, ont participé à l’étude (62,7 % de filles). Les points d’analyse portaient sur l’humeur, l’usage de substances et les craintes concernant la Covid-19. Les données ont été recueillies à 4 reprises, tous les 2 mois à partir d’avril 2020.

Le constat est que l’évolution des troubles est hétérogène. Les jeunes dans leur ensemble ont été touchés en termes de santé mentale dès les premiers stades de la pandémie. Pour certains, les troubles se sont ensuite améliorés pendant les mois d’été, puis sont réapparus à l’automne, pour d’autres cette amélioration n’a pas eu lieu. Les jeunes filles/femmes ont été plus affectées que les garçons, ainsi que les jeunes vivant dans des familles nombreuses, les transgenres, ceux vivant dans les zones urbaines ou suburbaines, et ceux ayant déjà des troubles psychiques au début de la pandémie.

Malgré des différences dans les habitudes de consommation de substances psychoactives, elles ne semblent pas avoir été modifiées pendant la pandémie. Quant aux inquiétudes concernant cette dernière, elles varient aussi selon les individus, selon les mêmes facteurs de risque que les troubles psychiques. L’intensité des inquiétudes suit les courbes locales de la transmission virale.

Pour les auteurs, ces données justifient que des stratégies de réponse à la pandémie soient élaborées en concertation avec les jeunes et mises en place au plus près de leurs besoins.

Dr Roseline Péluchon

Références
Hawke LD et coll.: Youth in a pandemic: a longitudinal examination of youth mental health and substance use concerns during COVID-19. BMJ Open 2021;11:e049209. doi:10.1136/bmjopen-2021-049209

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