
Un autre essai, NLST (2), a retrouvé des données comparables, mais sa méthodologie a parfois été remise en question. Dans cette dernière étude, une diminution de la mortalité globale de 6,7 % était même observée.
Des autorités très réservées
Faisant fi de ces réserves, la Fédération Nationale des Médecins Radiologues, le Syndicat National de l’Appareil Respiratoire et le Syndicat National des Radiothérapeutes Oncologues lancent un nouvel appel en faveur de ce dépistage.
Efficace et sans danger
Ils mettent d’abord en avant l’absence de risque de ce dépistage. « L’efficacité est telle que la dose utilisée est inférieure à celle d’une radiographie pulmonaire standard » avancent-ils.En effet, selon les travaux cités précédemment, on estime le sur-risque de cancer lié à ce dépistage à 0,019 %.
Par ailleurs, ils soulignent : « Depuis cinq ans environ, aux États-Unis, certaines compagnies d’assurance santé ont décidé de faire passer un tel examen à leurs sociétaires à risque ».
Mais « En France, rien n’est encore au programme » tempêtent-ils.
Aussi, ils présentent leur plan. Il s’agirait d’un « dépistage qui concerne les patients fumeurs, ou sevrés depuis moins de 10 ans, entre 50 et 74 ans (seuil à 10 cigarettes par jour pendant 30 ans ou 15/j pendant 25 ans), informés et consentants, acceptant une démarche de sevrage (ce point est essentiel et apporte une valeur ajoutée à la démarche). Le protocole consiste à proposer à 50 ans un scanner thoracique (et non une radiographie), à faible dose et sans injection de produit de contraste. La lecture est faite sur console. Une seconde lecture par CAD plutôt que par un autre radiologue est ensuite recommandée. Les radiologues doivent avoir reçu une formation spécifique validée, rédiger leur compte rendu sur une base commune et les scanners avoir bénéficié d’un contrôle qualité. L’examen, si négatif et sans autres facteurs de risque, sera réitéré à un an, puis tous les deux ans jusqu’à 74 ans ».
Ils terminent sur une note d’espoir : « Gageons que notre détermination depuis des années (amendements déposés par des parlementaires dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale pour une expérimentation du dépistage dans une ou deux régions française) nous amènera à faire bouger les lignes et aboutir à un consensus de la part de l’ensemble des acteurs institutionnels, libéraux et hospitaliers en faveur d’un dépistage organisé du cancer du poumon, France entière, à partir de 50 ans ».
Frédéric Haroche