
Paris, le vendredi 26 novembre 2021 – Le chemsex, pratique
consistant à associer rapport sexuel et consommation de drogue, ne
serait plus réservé aux seuls homosexuels masculins.
Une pratique favorisée par les applications de rencontre
De cette enquête, il apparait que si le chemsex reste
essentiellement une pratique propre à la communauté gay (74 % des
pratiquants déclarés sont des homosexuels masculins), elle semble
toucher un plus large public. Ainsi, 16,5 % des adeptes du chemsex
seraient des femmes et 5,4 % des hommes hétérosexuels.
Malgré tout, l’enquête semble indiquer que le chemsex est plus
souvent associé à un mode de vie « marginal ». Ainsi, la
prostitution et la toxicomanie sont parmi les principaux facteurs
du risque conduisant au chemsex. Enfin, plus inattendu, 25 % de
ceux qui déclarent avoir expérimenté le chemsex vivent à la
campagne.
S’il n’existe pas de données fiables sur l’importance du
phénomène du chemsex (un rapport sur la question a été commandé par
le ministère de la santé en septembre), il semblerait que la
pratique soit en plein essor.
Selon le Dr Cessa, deux phénomènes ont favorisé l’émergence du
chemsex ces dix dernières années.
La ville de Paris planche sur un plan « chemsex »
Le chemsex est évidemment une pratique à risque. Selon une
étude menée par le centre d’addictologie de Paris, 24 personnes
sont décédées d’une overdose liée au chemsex entre 2008 et 2017.
Au-delà du risque posé par la drogue elle-même, le chemsex favorise
les pratiques sexuelles à risque ainsi que l’hypersexualité et la
désocialisation.
La question est prise très au sérieux par la ville de Paris,
dont la majorité socialiste est sensible aux questions liées à la
drogue et à l’homosexualité. Ce mercredi, en marge de l’annonce des
résultats de l’enquête du Dr Cessa, la ville a annoncé plancher sur
un plan stratégique de lutte contre les dangers du chemsex. Parmi
les pistes envisagées, le renforcement de l’aide aux centres
d’addictologie, une meilleure formation des professionnels de santé
et une éventuelle campagne de communication auprès du grand public.
Plus polémique, la ville de Paris souhaiterait mettre en place une
« éducation à l’injection » et de créer des « ateliers
d’accompagnement à la consommation ».
Quentin Haroche