
Dans dix départements, la maternité la plus proche est à plus de 45 minutes
Dans certains départements, cette raréfaction des lits d’obstétrique conduit à un allongement important des temps d’accès à la maternité la plus proche. Si de manière globale, la situation n’a que peu évolué avec une femme sur deux habitant à moins de neuf minutes d’une maternité, temps qui était de huit minutes il y a vingt ans, les disparités locales sont nettes. Ainsi, la part de Françaises habitant à plus de 30 minutes d’un centre obstétrical a progressé d’environ un tiers entre 2000 et 2017. Alors que l’accessibilité s’est fortement dégradée dans le Lot, la Nièvre, le Cantal, les Ardennes et la Haute-Marne, dans plus d’une dizaine de départements, toutes les femmes en âge de procréer résident à plus de 45 minutes d’une maternité de type 3.Pas de Maisons de naissance sans maternité
Dans ce contexte, qui inquiète certains observateurs, il est peu probable que la généralisation des maisons de naissance constitue une réponse déterminante. En effet, selon le décret publié le 26 novembre et qui permet à ces structures de passer du statut de l’expérimentation à celui de la pérennisation (après six ans !), elles doivent nécessairement être contiguës à une maternité, pour assurer le transfert des patientes et/ou des nouveau-nés en cas de complication. Dès lors, il ne pourra y avoir de développement sur l’ensemble du territoire, en particulier dans les zones sans service d’obstétrique. Cependant, en permettant le désengorgement des maternités grâce à la prise en charge des femmes dont la grossesse présente un faible risque de complication, ces maisons de naissance pourraient contribuer à une amélioration globale de la prise en charge des accouchements. Or, alors que certains indicateurs sont préoccupants en France et que les grossesses à risque se multiplient, il s’agit d’un enjeu important ; sans parler de la reconnaissance majeure que ces structures apportent enfin au travail des sages-femmes.A.H.