
Dans ce contexte et en marge de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes qui était organisée le 25 novembre, l’ISNAR-IMG (Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale) a dévoilé une batterie de mesures pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes dont sont parfois victimes les médecins en formation.
Comment prévenir ?
Pour les prévenir, l’organisation préconise « l’obligation
pour tous les nouveaux Maîtres de Stage Universitaires (MSU)
accueillant des internes en stage ambulatoire de réaliser une
formation de sensibilisation aux VSS, qui sera inclue dans la
formation pédagogique initiale. Les MSU déjà en poste devront quant
à eux apporter la preuve de la réalisation d’une formation avant le
renouvellement de leur agrément, dans le cadre de la formation
médicale continue, au risque de voir celui-ci s’interrompre
».
Idem en milieu hospitalier où tous les médecins des services
accueillant des internes devraient « obligatoirement suivre une
formation de sensibilisation à chaque renouvellement d’agrément de
stage, soit tous les cinq ans ». Mais la violence étant
également le fait d’internes, le syndicat imagine une
sensibilisation à ces questions sous la forme d’enseignements
obligatoires des étudiants en médecine de 2e et
3e cycle.
Bien entendu, au-delà de la formation, l’ISNAR-IMG attend beaucoup de campagnes de sensibilisation régulières.
Quel recours pour les victimes ?
Au-delà de la prévention, l’ISNAR-IMG revendique la création d’une cellule dédiée aux violences sexistes et sexuelles, dans chaque établissement de santé qui accueille des étudiants et des internes, principalement chargée de centraliser les signalements et d’accompagner les victimes.En cas de signalement qualifié d’ « avéré », l’ISNAR-IMG plaide pour l’extraction de stage des personnes s’étant déclarées victimes des violences rapportées (si elles en expriment le souhait). Le choix du lieu de réaffectation devant se faire en accord avec l’interne.
Réserve sur le retrait d’agrément
Si le gouvernement s’est montré favorable à l’idée de retirer l’agrément de stage aux services où auraient été commises des violences sexuelles et sexistes, le syndicat se montre réservé sur ce point expliquant : « le retrait d’agrément immédiat devrait être réservé aux situations gravissimes, dans lesquelles les violences toucheraient tous les internes ».Le syndicat souligne néanmoins que ce maintien d’agrément n’est possible que s’il y a retrait immédiat des fonctions pédagogiques de l’auteur et mise en place d’une enquête disciplinaire.
Nul doute qu’une partie de ces mesures seront reprises dans les mois à venir par le gouvernement.
X.B.