Le voile se lève sur Omicron

Le Cap, le mercredi 15 décembre 2021 – Contagiosité, létalité, efficacité des vaccins : on en sait un peu plus sur le variant Omicron.

Un mois à peine après sa découverte (fracassante) en Afrique du Sud, des premières études menés en population générale permettent d’en savoir un peu plus sur le variant Omicron, mutant du Sars-Cov-2 qui provoque l’inquiétude de la planète entière. Ce mardi, l’entreprise Discovery, principale assurance maladie privée d’Afrique du Sud, révélait ainsi les premiers résultats de son étude sur l’efficacité des vaccins contre ce variant. Une étude menée en collaboration avec le Conseil scientifique sud-africain à partir de 78 000 tests PCR réalisés entre le 15 novembre et le 7 décembre.

Le vaccin Pfizer efficace à 70 % contre Omicron

Selon Discovery, une double dose de vaccin Pfizer à ARNm aurait une efficacité de 70 % pour réduire le risque de formes graves provoquées par Omicron. Ce nouveau variant présente donc une capacité d’échappement immunitaire, puisque le vaccin Pfizer est efficace à 93 % contre la souche Delta, le variant majoritaire actuellement en Europe. Le vaccin réduirait de 33 % le risque de contamination par Omicron, contre 80 % pour le variant Delta.

Ces résultats semblent confirmer ce qu’indiquaient il y a peu les firmes Pfizer et BionTech. Dans un communiqué commun publié le 8 décembre dernier, les deux firmes annonçaient que leur vaccin était moins efficace contre le variant Omicron, mais que la troisième dose permettait d’offrir une immunité suffisante. « La protection est améliorée avec une troisième dose de vaccin » expliquait Albert Bourla, président directeur général de Pfizer, s’appuyant sur des données non encore publiées. Pfizer avait également annoncé « poursuivre le développement d’un vaccin spécifique pour le variant Omicron » qui pourrait être disponible dès le mois de mars, la technologie de l’ARN messager permettant une modification rapide du produit. Les autres laboratoires en première ligne (Moderna, AstraZeneca, Johnson & Johnson…) planchent également sur un vaccin adapté à Omicron.

Un variant plus contagieux mais moins létal

Par ailleurs, il ne fait désormais plus aucun doute que le variant Omicron est bien plus contagieux que les précédents variants du Sars-Cov-2. Selon les épidémiologistes britanniques, les données sud-africaines semblent indiquer une contagiosité 2,4 fois supérieur à celle du variant Delta. La nouvelle souche est déjà majoritaire en Afrique du Sud (où les contaminations ont été multipliés par 20 en trois semaines) et serait en passe de l’être dans plusieurs pays d’Europe du Nord comme le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Dans un communiqué publié ce mardi, le directeur de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Tedros Ghebreyesus, a indiqué que « Omicron se propage à un rythme que nous n’avons jamais vu avec aucun autre variant » et qu’il est vraisemblablement déjà présent partout dans le monde. 

La question de la pathogénicité d’Omicron en revanche n’est toujours pas tranchée, même si de plus en plus de données semble indiquer qu’il serait moins létal que le variant Delta. Selon le docteur Cheryl Cohen, qui a participé à l’étude Discovery précité, « la gravité des cas est 25 % inférieure à ceux de la première vague ». Le Dr Anthony Fauci, conseiller scientifique de la Maison-Blanche, estime également qu’il « est quasiment certain » que ce nouveau variant n’est pas plus dangereux voir moins létal que le variant Delta.

Toute la question est de savoir si cette moindre létalité viendra compenser la plus forte contagiosité du variant. « Proportionnellement, on finirait par avoir beaucoup de formes graves » a rappelé le ministre de la Santé Olivier Véran ce lundi. Certains épidémiologistes considèrent qu’en l’espèce un variant plus contagieux pourrait tuer plus de personnes qu’un variant plus mortel.

Nicolas Barbet

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Vos réactions (3)

  • Soyons donc optimistes

    Le 16 décembre 2021

    Variant plus contagieux et transmissible, et moins létal, du classique dans l'évolution du virus. Soyons donc optimiste comme les politiques et scientifiques américains et africains du sud.
    En France, une bonne nouvelle est immédiatement compensée par la distillation de la peur.

    Notre Ministre de la santé, lui, insiste sur le risque d'augmentation des formes graves « Proportionnellement, on finirait par avoir beaucoup de formes graves ». Certains de nos épidémiologistes considèrent "qu’en l’espèce un variant plus contagieux pourrait tuer plus de personnes qu’un variant plus mortel". Vous remarquerez l'utilisation du conditionnel, temps régulièrement utilisé par nos politiques ; le conditionnel permet ensuite de se disculper quand les prévisions ne se sont pas réalisées.

    Pr Dominique Baudon

  • Plus contagieux mais moins létal ...

    Le 20 décembre 2021

    Plus contagieux mais moins létal mais au final plus létal car plus contagieux et ayant atteint plus d'individus...On rêve ! il est de bon ton actuellement de la part de nos politiques et d'un certain nombre de journalistes d'asséner des affirmations et de se mettre à l'abri de possibles erreurs en exprimant dans la même phrase tout et son contraire: ouvrons le parapluie avant qu'il ne pleuve !
    Merci au Professeur Baudon, heureusement il existe d'excellents professeurs qui n'ont pas peur de s'impliquer et qui savent lire entre les lignes.

    Dr Bernard Bidet

  • Plus contagieux mais moins létal ...

    Le 21 décembre 2021

    Plus contagieux mais moins létal mais au final plus létal car plus contagieux et ayant atteint plus d'individus...On rêve ! Il est de bon ton actuellement de la part de nos politiques et d'un certain nombre de journalistes d'asséner des affirmations et de se mettre à l'abri de possibles erreurs en exprimant dans la même phrase tout et son contraire: ouvrons le parapluie avant qu'il ne pleuve !
    Merci au Professeur Baudon, heureusement il existe d'excellents professeurs qui n'ont pas peur de s'impliquer et qui savent lire entre les lignes.

    Dr Bernard Bidet

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