
Début de la campagne le 30 juillet en Israël
Le 30 juillet 2021, le ministre de la santé israélien a ainsi pris la décision d’administrer une troisième dose de Pfizer–BioNTech pour relancer l’immunité individuelle et collective. Cette stratégie qui a été rapidement appliquée aux sujets âgés de plus de 50 ans cinq mois au moins après la deuxième dose du dit vaccin a-t-elle eu un impact significatif sur la létalité liée à la Covid-19 ? Une fois de plus, l’expérience israélienne précoce vient à point pour répondre à la question sous la forme d’une étude observationnelle réalisée entre le 6 août et le 29 septembre 2021.Les informations obtenues à partir de la base de données des Clalit Health Services ont concerné 843 208 participants (âge ≥ 65 ans) dont la majorité (n= 758,118 ; 90%) a reçu la troisième dose du vaccin au cours des 54 jours de l’étude. Dans tous les cas, cette dernière a été administrée au moins cinq mois après la deuxième. Deux groupes ont été ainsi comparés : celui, majoritaire, des revaccinés et l’autre, minoritaire, des non revaccinés. Le modèle des risques proportionnels de Cox a été utilisé pour rechercher une association entre la létalité et le statut vaccinal, en procédant à des ajustements qui ont pris en compte les facteurs sociodémographiques, les comorbidités et autres facteurs de confusion potentiels.
65 décès pour 100 000 parmi les revaccinés contre 137 pour 100 000 en l’absence de rappel
Au total, 65 décès ont été dénombrés dans le groupe des revaccinés, soit une incidence quotidienne (pour 100 000) de 0,1 6 contre 137 décès dans l’autre groupe (incidence de 2,98 pour 100 000). La comparaison entre les deux groupes révèle que la létalité a été diminuée de 90 % dans le groupe des revaccinés, le hazard ratio ajusté correspondant étant en effet estimé à 0,10 (intervalle de confiance à 95 %, 0,07 à 0,14 ; p < 0,001).Cette étude d’observation du type cas-témoins qui repose sur un effectif important et une méthodologie solide illustre clairement l’efficacité d’une troisième dose de Pfizer–BioNTech dès lors qu’elle est administrée au moins cinq mois après la deuxième et que l’on se réfère à un critère d’efficacité robuste qui est en l’occurrence la mortalité.
Cette stratégie a permis de réduire de 90 % la mortalité imputable à la Covid-19, chez les sujets âgés d’au moins 50 ans, à un moment où le variant delta dominait largement.
Dr Peter Stratford