Grève très suivie aux urgences du CHU de Rouen

Paris, le mercredi 29 décembre 2021 – Comme pour les manifestations, les chiffres des taux de grévistes diffèrent souvent entre les autorités et les participants. Ainsi, aux urgences du CHU de Rouen où un appel à la grève illimitée a été lancé par la CFDT, la CGT, Sud et FO, le secrétaire de la section CFDT comptabilisait ce lundi 100 % de grévistes (qui ont été réquisitionnés pour assurer la continuité des soins) quand la direction évaluait à 24 % la part d’agents concernés. La différence s’expliquerait par le fait que les syndicats ne retiennent que les personnels soignants, quand la direction comptabilise l’ensemble des salariés. Néanmoins, le directeur de l’établissement ne minimise pas la situation confirmant : « On est dans une situation particulièrement critique ».

Cinquante lits fermés dans l’établissement

La forte mobilisation signale la détresse des professionnels de santé qui évoquent des conditions de travail qui ne cessent de se dégrader et qui mettent chaque jour un peu plus en péril la qualité des soins. En effet, une cinquantaine de lits sont fermés dans l’ensemble de l’établissement, en raison notamment d’une quarantaine de postes d’infirmiers vacants. Résultat : on constate un engorgement aux urgences ou faute de lits d’aval les patients demeurent souvent bien au-delà de ce qui est normalement admis. Par ailleurs, les soignants des urgences redoutent de devoir être envoyés dans les autres services pour pallier les manques, une solution dont il dénonce la précarité. Le directeur de l’établissement Bertrand Cazelles reconnaît l’ampleur des tensions mais suggère qu’elles pourraient être plus critiques encore : « Tous les leviers sont mobilisés pour essayer de recruter. Pour faire face, on utilise largement le dispositif des heures supplémentaires majorées. Cela nous a permis de fermer moins de lits que ce que prévoyaient les premières simulations », explique-t-il.

Léa Crébat

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Vos réactions (1)

  • Trop tard...

    Le 29 décembre 2021

    La catastrophe da la meilleure médecine du monde rationalisée depuis 25 ans par nos brillants gestionnaires est bien là, et personne ne pourra rien y changer par un coup de baguette magique : c'est bien trop tard. L'Etat, avec un ministre de la Santé aux ordres et incompétent, continue la même politique et n'a procédé à aucun changement en profondeur. Le mal s'est aggravé avec la pandémie qui a précipité de nouveaux départs de soignants épuisés et déçus, et il n'y a rien de neuf à l'horizon.
    Quel désastre. Et je ne parle pas des retards considérables de la prise en charge des pathologies ordinaires, cancers, prothèses, vésicules, cataractes.

    Dr Astrid Wilk

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