Bruxelles, le vendredi 7 janvier 2022 – Vingt scientifiques
travaillants sur une base scientifique en Antarctique ont été
testés positifs à la Covid-19.Terre inhospitalière par excellence,
l’Antarctique n’est peuplé que par quelques centaines de
scientifiques et militaires, qui vivent dans des bases très
éloignées les unes des autres et entre lesquelles tout contact est
interdit. L’endroit semble donc idéal pour se confiner et échapper
au virus de la Covid-19 qui a conquis le monde. Mais ce virus est
décidément particulièrement contagieux, puisqu’il a finalement
réussi à se propager dans la base Princesse Elizabeth, une station
scientifique du nord du continent regroupant 30 scientifiques
belges.
Le premier cas de Covid-19 a été signalé dans la base le 14
décembre dernier, chez un scientifique arrivé en Antarctique une
semaine auparavant. L’ensemble du personnel de la station a alors
été testée, révélant deux autres cas positifs. Les trois premiers
contaminés ont été évacués le 23 décembre mais le mal était fait.
Le virus s’est propagé dans l’espace confiné de la base et ce sont
finalement 20 des 30 membres de la mission belge qui ont été
contaminés.
Les sujets infectés n’ont ressenti que des symptômes légers
qui n’ont nécessité aucun traitement. « Tout le monde s’est
remis très vite, les personnes infectées n’ont ressenti que des
maux de gorge, de la fièvre, de la fatigue et des migraines » a
déclaré Joseph Cheek, le chef de la mission, aux médias américains.
Les autorités belges ont décidé d’interdire l’accès à la base
jusqu’au 12 janvier au moins, date d’arrivée de deux nouvelles
expéditions. Les occupants actuels de la base se sont vus offrir la
possibilité de rentrer en Belgique à cette date, mais tous ont
décliné, préférant rester en Antarctique pour continuer leurs
recherches.
The Thing
L’arrivée du virus en Antarctique est d’autant plus
surprenante que les chercheurs souhaitant se rendre sur le 6ème
continent depuis la Belgique doivent être vaccinés et sont soumis à
un protocole sanitaire particulièrement strict. Ils doivent en
effet se faire tester en Belgique, puis respecter une quarantaine
de 10 jours en Afrique du Sud au cours de laquelle ils sont testés
à deux reprises avant de s’envoler pour l’Antarctique. Malgré ces
précautions, le virus est donc parvenu à passer entre les mailles
du filet. L’escale sud-africaine laisse penser que c’est par le
variant Omicron, particulièrement contagieux, que les scientifiques
belges ont été contaminés.
Ce n’est pas la première fois que l’Antarctique est touchée
par la Covid-19. En décembre 2020, 36 occupants d’une base
militaire chilienne avaient été contaminés après avoir été
ravitaillés par un bateau chilien. En 1982, tous les occupants des
bases américaines et norvégiennes avaient été tués par une
mystérieuse « chose » extraterrestre transformant les personnes
contaminées en monstre (ou peut-être n’était-ce qu’un
film).
J'ai travaillé sur la base Dumont d'Urville pendant 15 mois, dont 9 en isolement total (hivernage austral). Cette base est isolée, la nouvelle base construite depuis, dôme Concorde , est dans l'inlandsis et inaccessible l'hiver , elle aussi. Par contre toutes ces bases sont ravitaillées pendant l'été austral, période de rotations des ravitailleurs (bateaux et avions), et les bases du petit Antarctique sont beaucoup plus proches les unes des autres (Scott-Amundsen est une ville !). La contamination vient des rotations, l'espace est encore plus confiné dans les navires , et les marins n'y sont certainement pas testés comme dans les aéroports, et ça m'étonnerait qu'ils désinfectent et aèrent comme recommandé ; bref la contamination par aérosolisation s'est faite entre l'Afrique du Sud et la base. Omicron a pris le bateau comme Yersinia pestis autrefois !