Au-delà de la Covid, relancer la protection vaccinale des patients à risque

Paris, le mercredi 26 janvier 2022 - Les associations de patients à haut risque de complications infectieuses n’ont aucun doute là-dessus : les vaccins peuvent leur éviter le pire. Douze d’entre elles ont créé AVNIR (Associations VacciNation Immunodéprimées Réalité) en 2013, pour intégrer ce geste protecteur dans le parcours de soins des malades. Début janvier, AVNIR a organisé un colloque fort intéressant afin de tirer les enseignements de la pandémie de Covid-19 quant à la vaccination future de ces patients. Le constat n’est pas aussi négatif qu’on pourrait l’imaginer.

Voir le verre à moitié plein

Oui, la vaccination COVID a freiné les autres, même si la couverture des vaccins recommandés, pneumocoque et grippe surtout, était déjà faible avant l’épidémie. Oui, il reste des freins : règlementaires (la pharmacie hospitalière ne délivre pas de vaccin à un malade ambulatoire, l’infirmier ne peut vacciner sans ordonnance), administratifs (tels les patients ne recevant pas leur bon de vaccination contre la grippe) ou encore le manque de formation médicale initiale et continue. Et oui, on se demande où passent les 15 millions de dépense annuelle pour la prévention en France.

Mais en lançant un appel à mobilisation générale pour relancer ces vaccinations, les associations restent positives.

Tout d’abord, la pandémie a appris au grand public ce que signifie « sujet à risque », « comorbidités » ainsi que l’intérêt de la vaccination, particulièrement pour les personnes fragiles. De plus, on a vu que « quand on veut, on peut » : plus de 95% des patients à haut risque sont vaccinés contre la Covid.

Être moins discrets

Ensuite, les professionnels de santé s’organisent en CPTS (850 en cours), avec des objectifs de santé publique et d’amélioration du parcours de santé des patients chroniques. Enfin, l’épidémie a valorisé le rôle des collectivités locales dans les campagnes vaccinales et fait avancer le numérique en santé.

Ces réflexions étaient partagées par un « casting de poids » : Pierre Tattevin, président de la Société de pathologie infectieuse de langue française, Odile Launay et Alain Fisher (membre et president du comité d’orientation concernant la vaccination contre la Covid), l’Union des Syndicats de Pharmaciens d'Officine représentée par M.-J. Augé Caumon ou encore la sénatrice Véronique Guillotin.

Plusieurs pistes ont été présentées : développer la culture du « bon vaccinal » ou du rappel au patient (et à son médecin) via  l’informatique, créer des consultations de prévention du risque infectieux (avec vaccination), lancer des campagnes ciblées vers des publics ou territoires (à l’instar d’expériences réussies comme dans le Grand Est).

Enfin notre « excellent » réseau de pharmacovigilance mériterait d’être mieux connu, selon Yves Buisson de l’Académie de médecine, grand témoin de cette rencontre : la transparence c’est bien, «mais il faut être moins discret », a-t-il conseillé avant de saluer en conclusion « un enthousiasme qui fait plaisir à voir ».

Dr Blandine Esquerre

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