
Voir le verre à moitié plein
Oui, la vaccination COVID a freiné les autres, même si la
couverture des vaccins recommandés, pneumocoque et grippe surtout,
était déjà faible avant l’épidémie. Oui, il reste des freins :
règlementaires (la pharmacie hospitalière ne délivre pas de vaccin
à un malade ambulatoire, l’infirmier ne peut vacciner sans
ordonnance), administratifs (tels les patients ne recevant pas leur
bon de vaccination contre la grippe) ou encore le manque de
formation médicale initiale et continue. Et oui, on se demande où
passent les 15 millions de dépense annuelle pour la prévention en
France.
Tout d’abord, la pandémie a appris au grand public ce que signifie « sujet à risque », « comorbidités » ainsi que l’intérêt de la vaccination, particulièrement pour les personnes fragiles. De plus, on a vu que « quand on veut, on peut » : plus de 95% des patients à haut risque sont vaccinés contre la Covid.
Être moins discrets
Ensuite, les professionnels de santé s’organisent en CPTS (850 en cours), avec des objectifs de santé publique et d’amélioration du parcours de santé des patients chroniques. Enfin, l’épidémie a valorisé le rôle des collectivités locales dans les campagnes vaccinales et fait avancer le numérique en santé.Ces réflexions étaient partagées par un « casting de poids » : Pierre Tattevin, président de la Société de pathologie infectieuse de langue française, Odile Launay et Alain Fisher (membre et president du comité d’orientation concernant la vaccination contre la Covid), l’Union des Syndicats de Pharmaciens d'Officine représentée par M.-J. Augé Caumon ou encore la sénatrice Véronique Guillotin.
Plusieurs pistes ont été présentées : développer la culture du
« bon vaccinal » ou du rappel au patient (et à son médecin)
via l’informatique, créer des consultations de prévention du
risque infectieux (avec vaccination), lancer des campagnes ciblées
vers des publics ou territoires (à l’instar d’expériences réussies
comme dans le Grand Est).
Dr Blandine Esquerre