
Paris, le mardi 1er février 2022 - Les acteurs de
la santé publique en France, les associations de patients et leurs
proches, beaucoup de professionnels de santé l’attendaient : la
recommandation d’élargissement des compétences vaccinales des
pharmaciens, infirmiers et sages-femmes vient d’être publiée par la
HAS*, leur ouvrant la voie (si le gouvernement entérine cette
préconisation) à la prescription, la délivrance et l’injection de
certains vaccins.
Une confiance relative ?
Désormais, la HAS propose qu’ils puissent prescrire et administrer tous les vaccins recommandés aux plus de 16 ans, à l’exclusion des vaccins vivants (ROR et BCG) et des situations particulières que sont l’immunodépression et les immunisations contre le méningocoque B et la rage.« C’est un grand pas en avant pour la vaccination en France », s’est réjoui Philippe Besset, président de la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France. Un soulagement pour les infirmiers qui en 2022 « n’ont toujours pas le droit de revacciner contre la grippe l’entourage des patients », rappelle de son côté le porte-parole du Syndicat National des Professionnels Infirmiers, Thierry Amouroux : « Il était temps, car la France est lanterne rouge, les autres pays du monde plaçant les infirmières en première ligne ».
Et les médecins ?
Mais, regrette-t-il au sujet des vaccins vivants : « pourquoi l’infirmière française ne serait pas compétente sur la vaccination ROR ou BCG alors que dans le monde, des milliards de personnes ont déjà été vaccinées par des infirmières ? ».Bien entendu, des conditions de formation et de traçabilité
des vaccins seront à remplir avant de rendre effectives ces
nouvelles compétences, mais en participant à la campagne de
vaccination COVID, les trois corps de métier ont consolidé leur
savoir-faire.
Notons que les recommandations de la HAS visent aussi la
formation initiale et continue des médecins en vaccinologie,
domaine dans lequel ils sont loin d’être tous à l’aise.
Dr Blandine Esquerre