
L’OHDN a été introduite en octobre 2016 dans un hôpital pédiatrique du Royaume Uni pour traiter les bronchiolites hypoxémiques et/ou en détresse respiratoire sous oxygénothérapie standard.
Une étude rétrospective rapporte l’expérience de l’utilisation de l’OHDN en 2e intention durant les trois saisons de bronchiolites qui ont suivi son introduction (2).
Les données sont tirées des lettres de sortie des patients âgés de moins de 1 an à l’admission, qui ne sont ni des très grands prématurés (<32 semaines) ni des enfants porteurs de comorbidités.
Moins de transferts en soins continus ou intensifs
Au cours des saisons automno-hivernales 2016-2017, 2017-2018 et 2018-2019 une OHDN a été administrée, respectivement, à 56 des 251 nourrissons, 75 des 262 nourrissons, et 75 des 230 nourrissons hospitalisés pour bronchiolite.Le taux de transfert en soins continus ou intensifs des
nourrissons admis dans une unité de pédiatrie a diminué de 15,9 %
(40/251) la 1ère saison à 9,9 % (26/262) la
2e saison, et 6,5 % (15/230) la 3e saison. Le
pourcentage de patients traités par OHDN qui n’ont pas nécessité
une escalade thérapeutique, c’est-à-dire une pression positive
continue nasale ou une ventilation mécanique sur sonde trachéale, a
augmenté de 46,4 % (26/56) la 1ère saison à
77,3 % (58/75) la 2e saison, et 84,0 % (63/75) la
3e saison.
Toutefois, le nombre d’intubations trachéales est resté
identique durant les trois saisons (n = 3).
La durée de séjour totale moyenne des patients a un peu diminué de 3,9 j la 1ère saison à 3,2 j la 2e saison et 2,8 j la 3e saison.
Deux pneumothorax sont survenus sous OHDN.
Ainsi, l’utilisation de l’OHDN en 2e intention dans les bronchiolites s’est soldée à la troisième saison par une réduction des transferts en soins continus/intensifs et des escalades thérapeutiques.
Cependant, il n’y a pas de différences significatives entre la période 2016-2019 et la période 2014-2016 qui a précédé l’introduction de l’OHDN (les saisons 2014-2015 et 2015-2016) concernant les transferts en soins continus/intensifs et la durée de séjour moyenne. L’absence de différences peut être due à une variation de la sévérité des bronchiolites entre les deux périodes et à des transferts en excès la première saison d’utilisation de l’OHDN. Comme toute technique nouvelle l’OHDN demande en effet une formation et un minimum de pratique pour être bien maîtrisée.
Dr Jean-Marc Retbi