Paris, le jeudi 10 mars 2022 - Une nouvelle convention pharmaceutique a été signée ce mardi par les deux syndicats représentatifs, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) et l’Assurance-maladie qui représente un investissement de 130 millions d’euros de cette dernière.
Le pharmacien n’est plus ce qu’il était
Avec cette nouvelle convention, les pharmaciens d’officine voient leur rôle fortement évolué. Elle élargit ainsi leurs missions en matière de prévention et d’accompagnement des patients.
Dorénavant les officinaux pourront réaliser l’ensemble des vaccinations de l’adulte, participer au dépistage organisé du cancer colorectal et faciliter le dépistage et la prise en charge des cystites aigües chez les femmes.
« Ce rôle accru en matière de prévention pourra par ailleurs être conforté au cours de la convention par le développement de nouvelles missions, les partenaires conventionnels s’accordant sur la nécessité d’étudier le rôle d’accompagnement que le pharmacien pourrait jouer dans la détection de certaines pathologies comme les maladies métaboliques » écrit la CNAM.
La convention introduit un nouvel accompagnement, de courte durée, visant à passer des messages clés à une population cible. Le premier dispositif qui sera mis en place vise à sensibiliser les femmes enceintes sur la prise de médicaments pendant la grossesse.
L’accompagnement des patients diabétiques, l’amélioration de l’observance, le suivi des patients avec un traitement par opioïde devrait également faire l’objet de ces mini-entretiens pharmaceutiques dans les prochains avenants.
La convention renforce également la place du pharmacien dans les dispositifs de coordination qui lui permettra de contribuer à l’accompagnement en sortie d’hospitalisation, de garantir un parcours sans rupture et d’offrir un accès aux soins pour tous, en particulier dans les déserts médicaux.
Ainsi la convention définit de nouvelles modalités de rémunération pour développer l’assistance à la téléconsultation en officine, les missions du « pharmacien correspondant » dans les zones à faible densité médicale, qui pourra renouveler des traitements chroniques ou ajuster des posologies et la dispensation des produits de santé à domicile dans le cadre de la participation du pharmacien au service de retour à domicile des patients hospitalisés (Prado) mis en place par l’Assurance Maladie.
Encore un peu de dispensation…
Dans le domaine plus classique de la dispensation, la convention consacre une nouvelle ROSP pour le bon usage des produits de santé. Également, le pharmacien se voit dévolu un rôle de vérification de l’authenticité des prescriptions de médicaments onéreux, « afin de lutter contre les fraudes et les trafics organisés, et garantir la sécurité de la médication ».
En outre, la convention définit et étend la liste des traitements sous grands conditionnements dont la délivrance donne lieu à une rémunération adaptée.
Elle renforce aussi les actions de lutte contre les mauvaises pratiques de facturation en créant des indicateurs de qualité.
Par ailleurs, le « virage numérique » sera appuyé par une ROSP de développement du numérique en santé. Cette ROSP récompensera l’alimentation du Dossier Médical Partagé (DMP), le recours aux logiciels d’aide à la dispensation certifiés, l’utilisation de la messagerie sécurisée de Mon espace santé et le déploiement de l’application carte Vitale.
Emmanuel Haussy
