Obstacles à l’avortement : des risques extrêmes pour des millions de femmes dans le monde

Paris, le lundi 28 mars 2022 - Chaque année, dans le monde, près de la moitié des grossesses, 121 millions, sont non désirées et 3 sur 10 se terminent par un avortement provoqué. L’OMS recommande la suppression des obstacles à l’avortement lorsqu’ils n’ont aucune justification médicale tels que la criminalisation, les périodes d’attente, l’autorisation de tiers, etc. Générateurs de retards dans l’accès à l’interruption de grossesse, ils exposent à un risque accru d’avortement non sécurisé. En effet, plus de 25 millions d’avortements non sécurisés sont pratiqués chaque année, entraînant environ 39 000 décès et l’hospitalisation de plus de 7 millions de femmes.

Des taux de grossesses non désirées plus élevés dans les pays où l’avortement est interdit

La plupart des pays autorisent l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) mais une vingtaine, comme la Pologne, ne prévoient aucune justification légale. Au Salvador, l’avortement est interdit, quelles que soient les circonstances, avec des peines allant de 8 à 50 ans de prison si la femme est jugée pour homicide aggravé. Néanmoins, les études démontrent que les restrictions d’accès à l’IVG ne réduisent pas leur nombre. Au contraire, face aux obstacles, les femmes sont plus susceptibles de se tourner vers des procédures non sécurisées. La proportion de grossesses non désirées terminant par un avortement peut même atteindre 68 % dans les pays l’ayant complètement interdit. Dans les pays où l’avortement est largement légalisé, près de 9 procédures sur 10 sont sécurisées, ce chiffre tombe à 4 sur 10 là où les restrictions sont les plus sévères. L’OMS, l’Institut Guttmacher et le Programme spécial de recherche en reproduction humaine des Nations Unies ont publié ce 24 mars les premières estimations des taux de grossesses non désirées et d’avortement, de 2015 à 2019 dans 150 pays. L’étude montre des inégalités majeures dans l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive qui ne sont pas uniquement liées au niveau de revenu : la plupart des pays européens où les taux de grossesses non désirées sont supérieurs à la moyenne régionale sont classés comme à revenu élevé. Ce constat remet en lumière l’existence des obstacles à l’accès à l’IVG. La Dre Ganatra de l’OMS déclare : « Les données sont claires : si vous voulez prévenir les grossesses non désirées et les avortements non sécurisés, vous devez fournir aux femmes et aux filles une éducation sexuelle complète ainsi que des informations et des services précis en matière de planification familiale, et leur donner accès à des soins liés à l’avortement qui soient de qualité ».


L.R.

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