
Paris, le mercredi 6 avril 2022 - Un arrêté publié le 31 mars acte une baisse de tarif des tests antigéniques (TAG) pour tous les professionnels de santé.
Dans le détail, les pharmaciens seront désormais rémunérés 16 € 50 pour la réalisation et l’interprétation de ces tests (voir le tableau ci-dessous réalisé par l’USPO [Union des syndicats de pharmaciens d’officine]). Le tarif des TAG non remboursés est maintenu, lui, à 20 €. L’honoraire de dispensation des autotests diminue également de 2€ à 1€.
Tarif du prélèvement |
Diagnostic, enregistrement et
annonce |
Total au 1er avril | Prix du test | |
---|---|---|---|---|
Pharmaciens |
9,60
€ |
1,90 € |
11,50 € |
Payant : 5 € |
Kinésithérapeutes |
5,26 € |
14,86 € |
Gratuit, pris en charge
par AMO |
|
Sages-femmes |
5,52 € |
15,12 € |
||
Infirmiers au
cabinet |
5,83 € |
15,43 € |
||
Infirmiers à
domicile |
13,40 € |
23 € |
||
Médecins | 24,90 € |
34,50 € |
« Historiquement mis en place à 31,50 €, en novembre 2020, ces produits sont aujourd’hui facturables 16,50 € à l’Assurance-maladie, ce qui inclut le dispositif en lui-même, les équipements de protection, l’enregistrement sur une plate-forme informatique national SIDEP et la remise aux patients de ses résultats avec son QR code » détaille Olivier Rozaire, président de l’URPS Pharmaciens Auvergne-Rhône-Alpes dans le quotidien Le Progrès. Il poursuit « Nous avons atteint la limite de rentabilité de cette disposition de l‘urgence sanitaire ».
Vers une grève nationale ?
Dans ce contexte, des appels à la grève des tests antigéniques sont lancés au niveau local. Des appels qui pourraient rapidement être relayés au niveau national par l’USPO.
Dans un communiqué, l’USPO se dit ainsi « particulièrement choquée par cette décision purement comptable » qui « sanctionne les pharmaciens, professionnels de santé les plus investis depuis le début de la crise sanitaire ». Sur le plan de la santé publique, le syndicat considère que cette décision est « contradictoire avec la stratégie ambitieuse de dépistage mise en place depuis le début de la crise et risque de désinciter fortement les pharmaciens à y participer ».
« Davantage que la baisse du prix en elle-même, c'est la différence de prise en charge selon les professionnels qui choque », explique le président du syndicat, Pierre-Olivier Variot au Quotidien du pharmacien.
Une grève qui n’a pas de sens ?
Si la FSPF (Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France) souligne avoir « refusé de signer un courrier qui expliquait que les syndicats avaient « porté » cette baisse de prix » en appuyant que « fidèle à sa ligne de conduite, la FSPF n’a jamais « porté » de baisse de rémunération », son président Philippe Besset estime que la grève n’a pas de sens. « On fait grève contre quelque chose de pérenne. Là, il s'agit d'un dispositif mis en place dans le cadre de l'état d'urgence. Il a vocation à s'arrêter un jour (en juillet) et repose sur la base du volontariat », rappelle-t-il. « À titre personnel, j'incite les pharmaciens à continuer à tester les patients, mais si certains estiment qu'ils ne peuvent plus les proposer au vu des prix imposés, ils peuvent parfaitement arrêter ».
Autre moyen de pression, l’USPO entend attaquer le décret devant le Conseil d'État.
Xavier Bataille