
Mexico, le samedi 4 juin 2022 - Une équipe mexicaine publie dans la revue PeerJ life & environment une séduisante étude.
Les chercheurs rappellent en préambule : « il existe des preuves que Toxoplasma gondii (T. gondii) manipule les caractéristiques phénotypiques de ses hôtes intermédiaires pour augmenter sa propagation. Cependant, la question de savoir si T. gondii manipule les caractéristiques phénotypiques chez l'homme reste peu étudiée ».
Déjà en 2011, il avait été démontré que des rats infectés montraient des signes d'excitation sexuelle après avoir reniflé de l'urine de chat au lieu de signes de peur détectés chez les animaux sains. Les rats infectés ont ainsi tendance à rechercher la présence de chats au lieu de fuir ce prédateur, ce qui favorise la transmission du parasite à l'hôte ultime. Une autre étude publiée en février 2016 mettait en évidence que cette « manipulation » parasitaire concerne également les chimpanzés qui acquièrent à la suite de l'infection une attirance à l'égard de l'urine du léopard, hôte définitif de T. gondii.
Vous pensiez l’aimer, mais c’est un parasite qui vous a séduit
Borraz-Léon et coll. ont ainsi mis sur pied une étude basée sur 35 sujets infectés par Toxoplasma gondii et 178 témoins non infectés. Ils ont comparé les individus de ces deux groupes sur un certain nombre de critères (attractivité perçue, nombre de partenaires sexuels, symétrie du visage, etc.).
L’équipe dit avoir constaté que les personnes infectées étaient jugées plus attrayantes et en meilleure santé que les sujets non infectés et présentaient un visage plus symétrique (donc plus séduisant). Les femmes infectées avaient également un indice de masse corporelle moins élevé et avaient eu un plus grand nombre de partenaires sexuels.
L’équipe mexicaine conclut : « Nos résultats suggèrent que T. gondii (…) peut produire des changements dans l'apparence et le comportement de l'hôte humain (…) pour augmenter sa propagation à de nouveaux hôtes ».
Célibataire : adoptez un chat
Selon les auteurs ce phénomène intrigant demeure néanmoins encore largement mystérieux. Un des mécanismes explicatifs serait que T.gondii diminuerait le taux de testostérone chez la femme (la rendant plus féminine) et l’augmenterait chez l’homme (le rendant plus viril).
Pour être sûr de vos sentiments, n’hésitez donc pas à faire
passer une sérologie de la toxoplasmose à votre cher et tendre. Et
si vous êtes célibataire involontaire, pensez à adopter un
chat…
Gabriel Poteau