
Paris, le mardi 14 juin 2022 - Dans le contexte de la crise hospitalière et d’un accès aux soins difficile pour certains, les infirmiers libéraux proposent aux pouvoirs publics de mettre les IDEL en « première ligne ».
La FNI (Fédération nationale des infirmiers) suggère ainsi de constituer des équipes d’ infirmiers volontaires, disposant d’une ambulance et de l’assistance d’un aide-soignant qui assureraient une permanence de prise en charge des soins non programmés et des petites urgences 16h/24h dans un bassin de population de 10 000 habitants.
Infirmiers de première ligne
Ces « infirmiers de première ligne » seraient déclenchés sur appel du SAMU, d’une plateforme de régulation libérale, ou d’une structure de coordination comme les services d’accès aux soins (SAS) et des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS).
« Elle serait équipée d’un smartphone professionnel pour échanger avec le médecin référent, un spécialiste ou un urgentiste. Et lorsque c’est possible, elle pourrait être dotée d’une mallette médicale et de médicaments d’urgence »poursuit le syndicat.
Pour les déplacements, ces IDEL disposeraient des dispositifs connectés essentiels pour évaluer un patient permettant à l’IDEL en lien avec un médecin référent de garde ou du SMUR de poser un diagnostic et de mettre en œuvre les protocoles de soins préalablement arrêtés.
La FNI imagine déjà que ces infirmiers de première ligne seraient formés « dans le cadre d’une formation continue ou d’une valorisation des acquis pour celles qui ont plus de 5 ans d’expérience professionnelle à leur actif ».
Ce modèle s’inspire de ce qui existe chez les Sapeurs-pompiers : « dans plusieurs départements, cette organisation a été mise en place, permettant de réserver les médecins pour les cas complexes et les urgences vitales ».
SMUR sans docteur
Dans le même esprit, le Syndicat National des Infirmières et Infirmiers libéraux (SNIIL) rappelle le rôle que les paramédicaux libéraux peuvent jouer dans le maintien de l’accès aux soins et reprend à son compte les récentes propositions, formulées dans le Journal du Dimanche, par le député Thomas Mesnier.
L’élu charentais suggère ainsi la création de « Smur sans docteur » « Dans la Sarthe, des infirmiers partent seuls en Smur paramédical pour pallier l’absence de médecins et ça marche. Le Smur sans docteur, ça existe partout dans le monde ».
Consultation infirmière
Pour Convergence infirmière, c’est la création d’une véritable « consultation infirmière » qui pourrait être l’une des clés de l’accès aux soins et du désengorgement des urgences.
« Nous souhaitons l’instauration d’une « consultation infirmière » de première ligne, sans passer par le médecin, qui pourrait prendre en charge les affections bénignes (avec orientation ultérieure vers un spécialiste si besoin). Cette consultation « directe » serait également élargie et systématisée à tout nouveau patient fragile, chronique et/ou poly-pathologique ». Cette consultation infirmière serait associée à un élargissement du droit de prescription, en particulier à certains examens biologiques, aux antalgiques de palier 1, aux compléments alimentaires, etc.
Nous ne doutons pas que la réorganisation des rôles et des compétences de chaque professionnel de santé sera au cœur des préoccupations des députés nouvellement élus et des parties prenantes à la prochaine convention médicale.
Xavier Bataille