
Paris, le mardi 28 juin 2022 – Selon les dernières données de Santé publique France, le taux d’incidence de la Covid 19 en France est de 693,1 cas pour 100 000 habitants et il est en augmentation de 50 % en une semaine !
Dans ce contexte de reprise épidémique confirmée, la ministre de la santé, Brigitte Bourguignon, invitée sur RTL ce lundi soir a demandé « au Français de remettre le masque dans les transports en communs ».
Rappelons que le port du masque n’y est plus obligatoire depuis le 16 mai dernier…il n’aura donc fallu qu’un petit mois et demi pour que la question du rétablissement de cette obligation se pose. Plusieurs voix se sont en effet élevées dans la communauté médicale pour le retour de cette injonction. La plus forte : celle du Dr Patrick Pelloux pour qui il est nécessaire que le gouvernement ordonne de nouveau l'obligation du port du masque.
Données contradictoires
Sur l’efficacité d’une telle mesure, soulignons que les données sont contradictoires.
Il est bien documenté, expérimentalement, comme le rappelait le HCSP (Haut conseil de la santé publique) dans un avis de 2021 « que le port du masque chirurgical permet de réduire d’unfacteur 3 environ le nombre de particules sub-microniques inhalées par le porteur, mais 40 % dece qui est inhalé passe par les côtés du masque. Cette fraction est probablement moindrequand le masque est bien adapté au visage ».
Des études ont également identifié que les masques chirurgicaux réduisaient significativement la détection de l'ARN du coronavirus dans les aérosols.
Le masque FFP2 correctement ajusté laisse passer une faible partie(environ 8 %) de l’aérosol auquel est exposée la personne qui le porte en raison des fuites sur lesbords du masque, le pouvoir filtrant du masque en lui-même étant d’au moins 94 % pour des particules de 0,01 à 1 μm.
La réalité de la protection offerte par les masques à usage chirurgical ou de type FFP2dépend néanmoins de nombreux autres facteurs, telsque l’adaptation au visage, le port de barbe ou la fréquence ventilatoire.
Certains auteurs ont également mesuré que l'efficacité d’un masque estd'autant plus élevée que l'abondance du virus est faible et qu’il est important de combiner le port d’un masque avec d'autres mesures barrières en particulier l’aération/ventilation.
Sur le plan épidémiologique, les données sont encore plus contrastées. On citera par exemple le cas de l’Italie ou le port du masque FFP2 est obligatoire dans les transports. Les autorités du pays ont ainsi décidé, le 15 juin, de prolonger l'obligation du port du masque dans les transports publics jusqu'au 30 septembre, sauf dans les avions, pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Pour autant, l’Italie connait elle aussi une nette hausse de l’incidence ces 3 dernières semaines qui a été multipliée par 8.
Rumeurs sur le retour du passe
Si on ne peut que relayer les appels au port du masque dans les transports, en particulier pour les personnes fragiles, on le voit, faire reposer la riposte contre la Covid sur un hypothétique port du masque obligatoire dans certains lieux clos paraît en partie illusoire.
En outre après deux ans de pandémie il sera peut-être plus difficile de faire respecter une telle obligation, et la saison estivale semble peu propice à se couvrir le visage.
Par ailleurs des rumeurs font état d’un retour rapide du passe vaccinal. « J’ai des informations selon lesquelles le passe vaccinal pourrait être réactivé à partir du 1er août » a ainsi déclaré, lundi en conseil de la métropole Nice Côte d’Azur, Christian Estrosi, affolant les réseaux sociaux.
Dans les faits, rien n’est moins sûr. Suspendu depuis le 14 mars dernier, le gouvernement devra faire adopter un nouveau texte s’il souhaite le réactiver au-delà du 31 juillet. Or l’avant-projet de loi sanitaire présenté au Conseil d’État n’évoque pas la remise en place d’un passe vaccinal. Il est seulement fait état de remettre en fonction un passe sanitaire aux frontières.
Quoi qu’il en soit, les récalcitrants seront peut être épargnés par l’absence de majorité claire à l’Assemblée nationale.
F.H.