
Paris, le lundi 1er août 2022 - Les dernières données disponibles permettent d’estimer qu’un poste sur 10 d’assistant de régulation médicale (ARM) est vacant. Le projet de systématiser une régulation médicale en amont des urgences cher au nouveau ministre de la Santé devient donc une gageure alors qu’il pourrait faire augmenter le nombre d’appels au SAMU de 50 %.
Pour accroître rapidement les effectifs, un arrêté publié jeudi dernier au « Journal officiel » permet aux étudiants en médecine ayant validé trois années de médecine à faire des vacations ou être embauché en CDD « pour réaliser des activités d'assistant de régulation médicale dans un centre de réception et de régulation des appels (CRRA) d'un service d'aide médicale urgente (SAMU) et du service d'accès aux soins (SAS) ».
Les étudiants agiront « sous la responsabilité du médecin régulateur et en présence d'au moins un assistant de régulation médicale diplômé ».
5 jours de formation, 1 700 euros bruts par mois
Leur rémunération sera alignée sur celle des « agents titulaires du premier échelon du premier grade du corps concerné ou sur le salaire minimum conventionnel de l'emploi occupé » soit environ 1 700 euros brut par mois.
La proposition pourrait donc être « alléchante » pour les stagiaires hospitaliers et externes bien qu’on peine à imaginer qu’ils puissent exercer cette mission à temps plein d’autant que ces vacations se feront en dehors du parcours de formation et ne pourront se substituer à un stage.
Avant d’embrasser la régulation, les étudiants en médecins devront également avoir suivi une formation de cinq jours, dispensée par un ARM diplômé.
« Nous sommes plutôt contents que ces vacations puissent s’ouvrir aux étudiants » explique au Quotidien du médecin, le nouveau président de l’ANEMF, Yaël Thomas qui souligne que « depuis la crise Covid, les étudiants en médecine étaient déjà engagés comme ARM, mais sans aucun cadre légal. Il y avait parfois de grosses dérives, car ils étaient lâchés dans la nature sans formation ».
Rappelons néanmoins que cette régulation systématique continue de poser un certain nombre de questions : en particulier celle de l’accès aux soins des patients qui maîtrisent mal le Français, des personnes âgées isolées ou des quelques-unes qui ne disposent pas d’un téléphone.
On pourra encore citer le risque de confier à toujours plus de
non-médecins d’évaluer à distance l’opportunité d’une prise en
charge.
F.H.