PLFSS : la responsabilité du gouvernement engagée sur l’ensemble du texte

Paris, le jeudi 27 octobre 2022 - Jamais deux sans trois… Privée de majorité absolue, la Première ministre a déjà utilisé à deux reprises le 49.3 : mercredi 19 octobre pour faire passer la partie recettes du projet de loi de finances, jeudi 21 également pour la partie recettes du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023. Hier, Elisabeth Borne a engagé la responsabilité de son gouvernement sur l’ensemble du PLFSS.

Ce nouveau 49.3 permettra au gouvernement de choisir la version du texte sur laquelle il engage sa responsabilité, en plus de tenir les délais. Le projet de loi doit en effet passer en commission au Sénat mercredi 2 novembre, et l’Assemblée doit aussi s’emparer jeudi matin de la suite du budget de l’Etat, avec l’examen des crédits pour la justice puis pour la défense.

« Tous les groupes d’opposition nous avaient fait savoir qu’ils ne voteraient pas le texte final », a justifié la Première ministre à la tribune devant une assemblée clairsemée alors que députées NUPES et RN avaient quitté l’hémicycle en guise de protestation contre une « mascarade ».

« Aujourd’hui, 1 160 amendements restent à examiner [sur 3000 NDLR]. Au rythme où vont les travaux, nous aurions besoin de plus de 80 heures de débats pour achever l’examen du texte, or nous arrivons à terme du calendrier que vous avez établi pour cette discussion », a expliqué la Première ministre peu après 23 h 30 ce mercredi. « Nous avons besoin d’un budget de la Sécurité sociale : aussi, sur le fondement de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, j’engage la responsabilité de mon gouvernement sur la quatrième partie et sur l’ensemble du projet de loi de financement de la Sécurité sociale » a-t-elle déclaré en substance.

150 amendements d’opposition retenus


« Je trouve regrettable que les bancs de la Nupes se soient vidés par anticipation alors que je cite des mesures souhaitées, voulues, réclamées, parfois depuis longtemps par la gauche de cette Assemblée » a fustigé Elisabeth Borne.

Le texte final « tient compte des échanges en commission », a assuré Elisabeth Borne affirmant que « plus de 150 amendements ont été retenus, de la majorité comme des oppositions ».

La cheffe du gouvernement a notamment cité des mesures pour le « meilleur financement des services à domicile », « l'accroissement des contrôles des Ehpad », « le renforcement de la permanence des soins », « une meilleure prise en charge des enfants en situation de polyhandicap », ou encore « la prise en charge à 100% des prothèses capillaires pour les femmes atteintes de cancer ».

Au total, le projet budget de la Sécu anticipe une forte baisse du déficit à 7,2 milliards en 2023 (17,8 milliards cette année), reposant sur une fonte spectaculaire de la facture Covid.

Régulation à l’installation : la question ne sera pas posée


Mais LFI, par la voix d'Éric Coquerel a annoncé ce jeudi matin déposer une troisième motion de censure (qui a peu de chances d’aboutir). Le RN n'a toujours pas, de son côté, fait connaître sa décision.

« Le gouvernement nous a autorisés à examiner neuf articles sur 53, il a fait son tri dans les amendements à sa convenance. Progrès social ? Non. Arnaque sociale et sanitaire », a ainsi critiqué le communiste Pierre Dharréville.

L’examen ne sera donc pas allé jusqu’à l’article 22 ou figurait l’amendement du député (Horizons) de Charente Thomas Mesnier, soutenu par une partie des oppositions mais aussi des élus du MoDem et de Renaissance, souhaitant réguler plus strictement l’installation des médecins dans les zones denses pour lutter contre les déserts médicaux. « On est sur un engagement du président de la République pendant la campagne, on est sur une priorité du quotidien des Français, il faut qu’on agisse » a persisté Thomas Mesnier, dont l’amendement ne fait pas partie des 150 retenus par la première ministre.

F.H.

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