Royaume-Uni : le nouveau Premier Ministre veut sanctionner les absences aux rendez-vous médicaux

Londres, le lundi 31 octobre 2022 - C’est un débat qui fait rage des deux cotés de la Manche. Faut-il sanctionner les patients qui annulent sans motif et surtout sans prévenir un rendez-vous médical ? En France, certains syndicats n’ont pas hésité à franchir le pas en sollicitant dès 2019 la possibilité de facturer les rendez-vous non honorés moyennant l’instauration d’une pénalité le plus souvent symbolique.

Une position bien différente de celle rencontrée au Royaume-Uni. Le nouveau Premier Ministre britannique, Rishi Sunak, a en effet indiqué vouloir instaurer une pénalité de 10 livres (soit environ 11,5 euros) en cas d’absence à un rendez-vous médical. Une proposition qui avait déjà été posée sur la table lors de la campagne interne du Parti Conservateur pour succéder à Boris Johnson.

Mercredi dernier, la porte-parole du 10 Downing Street a indiqué que le successeur de l’éphémère Liz Truss avait l’intention d‘honorer sa parole et restait « définitivement déterminé à garantir le meilleur rapport qualité prix pour les contribuables et le meilleur rapport qualité prix pour le NHS » (le système de santé britannique).

Le Premier ministre Sunak a indiqué que ce nouveau projet serait étudié de près par le nouveau secrétaire d'État à la Santé et aux Affaires sociales, Steve Barclay.

Les syndicats hostiles à la proposition


Il est vrai que les chiffres avancés par le NHS permettent de mesurer l’ampleur du problème. Chaque année, 15 millions de rendez-vous médicaux ne sont pas honorés. Sur les 307 millions de rendez-vous programmés avec des professionnels de santé, on estime que 5 % sont annulés sans un préavis suffisamment long pour inviter d’autres patients.

Des chiffres qui ne parviennent pas à convaincre la British Medical Association (BMA) de l’utilité d’instaurer une pénalité en cas d’absence. Cette véritable institution, instaurée en 1832, met en garde contre la mise en place d’une politique qui aurait pour conséquence de « pénaliser de manière inévitable les plus pauvres » et de « décourager les personnes les plus malades à reprendre des rendez-vous manqués ».

Philip Banfield, président de la BMA, a aussi évoqué le risque que cette mesure « menace en définitive le principe fondamental de la gratuité des soins pour tous que doit garantir la NHS ».

« La BMA s'est toujours fermement opposée à l'idée de facturer aux patients les rendez-vous manqués. Bien qu'il soit frustrant que les patients ne se présentent pas, les raisons pour lesquelles cela se produit devraient être étudiées plutôt que de simplement recourir à des punitions » a également indiqué Philip Banfield.

Le nouveau Premier Ministre fait de la réduction des délais d’attente au sein du NHS « sa priorité de service public ». Il milite notamment pour la création d’une task force à l’image de celle mise en place pour la vaccination à grande échelle contre la Covid au Royaume-Uni en 2021.

C.H.

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