
Une position bien différente de celle rencontrée au
Royaume-Uni. Le nouveau Premier Ministre britannique, Rishi Sunak,
a en effet indiqué vouloir instaurer une pénalité de 10 livres
(soit environ 11,5 euros) en cas d’absence à un rendez-vous
médical. Une proposition qui avait déjà été posée sur la table lors
de la campagne interne du Parti Conservateur pour succéder à Boris
Johnson.
Mercredi dernier, la porte-parole du 10 Downing Street a
indiqué que le successeur de l’éphémère Liz Truss avait l’intention
d‘honorer sa parole et restait « définitivement déterminé à
garantir le meilleur rapport qualité prix pour les contribuables et
le meilleur rapport qualité prix pour le NHS » (le système de
santé britannique).
Le Premier ministre Sunak a indiqué que ce nouveau projet
serait étudié de près par le nouveau secrétaire d'État à la Santé
et aux Affaires sociales, Steve Barclay.
Les syndicats hostiles à la proposition
Il est vrai que les chiffres avancés par le NHS permettent de
mesurer l’ampleur du problème. Chaque année, 15 millions de
rendez-vous médicaux ne sont pas honorés. Sur les 307 millions de
rendez-vous programmés avec des professionnels de santé, on estime
que 5 % sont annulés sans un préavis suffisamment long pour inviter
d’autres patients.
Des chiffres qui ne parviennent pas à convaincre la British
Medical Association (BMA) de l’utilité d’instaurer une pénalité
en cas d’absence. Cette véritable institution, instaurée en 1832,
met en garde contre la mise en place d’une politique qui aurait
pour conséquence de « pénaliser de manière inévitable les plus
pauvres » et de « décourager les personnes les plus malades
à reprendre des rendez-vous manqués ».
Philip Banfield, président de la BMA, a aussi évoqué le risque
que cette mesure « menace en définitive le principe fondamental
de la gratuité des soins pour tous que doit garantir la NHS
».
« La BMA s'est toujours fermement opposée à l'idée de
facturer aux patients les rendez-vous manqués. Bien qu'il soit
frustrant que les patients ne se présentent pas, les raisons pour
lesquelles cela se produit devraient être étudiées plutôt que de
simplement recourir à des punitions » a également indiqué
Philip Banfield.
Le nouveau Premier Ministre fait de la réduction des délais
d’attente au sein du NHS « sa priorité de service public ».
Il milite notamment pour la création d’une task force à l’image de
celle mise en place pour la vaccination à grande échelle contre la
Covid au Royaume-Uni en 2021.
C.H.