Grandeur et décadence des biotechs

Paris, le samedi 10 décembre 2022 – A l’instar de l’e-commerce et de la net-économie, les entreprises de biotechnologies ont connu un fort engouement à la faveur de la pandémie avec des levées de fonds inédites et des valorisation stratosphérique. Elles sont désormais en butte à une relative raréfaction de l'argent qui pourrait aboutir à des rachats par les géants de l’industrie pharmaceutique. Cet engouement des financiers pour les biotechnologies a été favorisées par les success story de BioNTech et de Moderna, qui auront prouvé qu'investir dans une biotech pouvait être un pari gagnant.

L'épisode de la pandémie a en effet « mis l'accent sur des technologies qui avaient été plus ou moins dénigrées par la plupart des grands acteurs, comme l'ARN messager » explique à l'AFP Frédéric Thomas, spécialiste des questions de santé au cabinet de conseil Roland Berger. Profitant de cet enthousiasme, les biotechs ont connu deux années exceptionnelles. Par exemple, la jeune pousse marseillaise Imcheck, spécialisée dans l'immuno-oncologie, a levé 100 millions d'euros en juin, un record pour la France ! Outre-Atlantique, la start-up en santé National Resilience levait elle 625 millions de dollars.

Mais voilà, les taux d'intérêt qui augmentent, la crise inflationniste et la guerre en Ukraine ont refroidi les investisseurs. « Les valorisations des biotechs en Bourse ont été divisées par deux, parfois plus, les sociétés peuvent donc mécaniquement lever moins d'argent », note Cédric Moreau, du fonds de capital risque Sofinnova, spécialisé dans les sciences de la vie, toujours auprès de l’AFP.

L’avenir paraît donc assombri pour ces entreprises qui ne font la plupart du temps aucun chiffre d’affaires avant la mise sur le marché de leur premier produit et ne vivent donc jusque là que des investissements financiers.

Ceci avant qu’une nouvelle catastrophe sanitaire n’aiguise encore l’appétit de la corbeille…

F.H.

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