
L'épisode de la pandémie a en effet « mis l'accent sur des
technologies qui avaient été plus ou moins dénigrées par la plupart
des grands acteurs, comme l'ARN messager » explique à l'AFP
Frédéric Thomas, spécialiste des questions de santé au cabinet de
conseil Roland Berger. Profitant de cet enthousiasme, les biotechs
ont connu deux années exceptionnelles. Par exemple, la jeune pousse
marseillaise Imcheck, spécialisée dans l'immuno-oncologie, a levé
100 millions d'euros en juin, un record pour la France !
Outre-Atlantique, la start-up en santé National Resilience levait
elle 625 millions de dollars.
Mais voilà, les taux d'intérêt qui augmentent, la crise
inflationniste et la guerre en Ukraine ont refroidi les
investisseurs. « Les valorisations des biotechs en Bourse ont
été divisées par deux, parfois plus, les sociétés peuvent donc
mécaniquement lever moins d'argent », note Cédric Moreau, du
fonds de capital risque Sofinnova, spécialisé dans les sciences de
la vie, toujours auprès de l’AFP.
L’avenir paraît donc assombri pour ces entreprises qui ne font
la plupart du temps aucun chiffre d’affaires avant la mise sur le
marché de leur premier produit et ne vivent donc jusque là que des
investissements financiers.
Ceci avant qu’une nouvelle catastrophe sanitaire n’aiguise
encore l’appétit de la corbeille…
F.H.