
Portant sur un échantillon de 304 adultes (âgés de 18 à 35 ans) ayant reçu un diagnostic de TSA dans l’enfance, cette étude analyse les données (autodéclarées) concernant la qualité et la durée moyenne de leur sommeil au cours de la semaine écoulée, pour rapprocher ces informations de l’évaluation de troubles dépressifs éventuels, établie à l’aide de l’outil Beck Depressive Inventory-II[1]. Les auteurs constatent qu’une proportion significative (86,01 %) de jeunes adultes autistes ont connu « au moins l’un des principaux troubles du sommeil : temps de sommeil total court (39,59 %), mauvaise efficacité du sommeil (60,07 %) ou sommeil retardé (36,18 %). » Et surtout, médiocre efficacité du sommeil et retard d’endormissement sont associés à des symptômes dépressifs plus élevés.
Ces liens observés entre une mauvaise qualité du sommeil et une probabilité accrue de symptômes dépressifs laissent espérer, estiment les auteurs, que « les traitements des troubles du sommeil seraient susceptibles d’améliorer les symptômes dépressifs chez les adultes autistes éprouvant également des problèmes de sommeil. » Mais des recherches complémentaires demeurent nécessaires, en s’appuyant notamment sur des journaux de sommeil quotidiens, des mesures objectives et des études longitudinales, afin de mieux comprendre les mécanismes sous-tendant cette association entre altérations du sommeil et symptômes dépressifs chez les adultes avec TSA.
[1] https://institutpsychoneuro.com/wp-content/uploads/2015/08/BDI-II.pdf
Dr Alain Cohen