
Une équipe états-unienne a méné une étude observationnelle dans 42 centres médicaux répartis sur tout le territoire. Elle porte sur une cohorte de plus de 350 000 patients, de 59 ans d’âge médian, devant bénéficier d’une intervention chirurgicale de plus de 2 heures avec anesthésie générale et intubation. L’objectif de l’étude était de vérifier si l’administration d’oxygène au-delà des valeurs physiologiques exposait à plus ou moins de troubles postopératoires, rénaux, cardiaques et pulmonaires. L’administration supra physiologique d’oxygène était définie comme l’aire sous la courbe de FIO2 au-dessus de 21 % pendant le temps où la SpO2 correspondante est > 92 %.
Pas vraiment anodin
La FIO2 médiane est de 54 % et la SpO2 médiane de 100 %. L’aire sous la courbe d’oxygène inspiré supra physiologique est de 7 951 %min, ce qui équivaut par exemple à une FIO2 de 80 % tout au long d’une procédure de 135 mn, ou à une FIO2 de 60 % pendant 204 minutes, sans désaturation.
Il s’agit là d’une étude observationnelle, et il est donc impossible d’exclure l’influence de facteurs confondants non identifiés. Les auteurs estiment que des essais cliniques sont nécessaires pour déterminer plus précisément les effets cliniques significatifs de l’hyperoxie au cours des interventions chirurgicales.
Dr Roseline Péluchon