Il ne suffit pas d’un peu d’activité physique et de lumière du jour pour mieux dormir

Dormir permet de « récupérer », mais pas seulement. De nombreuses études, conduites notamment par l’INSERM, concluent qu’une petite durée de sommeil, inférieure à 6 heures, serait associée à une augmentation du risque de mortalité prématurée et de multimorbidité plus élevé (surtout après 50 ans). Par ailleurs, le sommeil contribue à renforcer le système immunitaire, la reconstruction cellulaire, la production de certaines hormones et la mémorisation, à améliorer l’humeur ou encore à booster la créativité.


La durée moyenne de sommeil nocturne chez les 18-75 ans en France est de 6h45 (1). On compte environ un tiers de « courts dormeurs » (moins de 6 heures par nuit) et, chez les 65-75 ans, près de 10 % de personnes atteintes d’insomnie chronique (selon les critères de l’International Classification of Sleep Disorders).


Il est recommandé aux seniors de dormir entre 7 et 8 heures par nuit. Des moyens non pharmacologiques, comme l’activité physique (AP) et l’exposition à la lumière diurne (ELD), sont volontiers conseillés dans ce but. Toutefois, la littérature reste floue quant à leur efficacité en raison de petits effectifs et d’une hétérogénéité des protocoles d’étude. L’University College London vient de publier un travail qui éclaire le sujet.

Quelques minutes de sommeil en plus

Pour réaliser une cohorte prospective, les auteurs ont recruté 4 282 volontaires, dont 3 942 (60 à 83 ans, dont 27 % de femmes) ont fourni des données exploitables. Pendant 9 jours consécutifs, les durées d’AP, d’ELD et de sommeil ont été mesurées par accéléromètre triaxial comportant un luxmètre. La durée médiane du sommeil nocturne était de 6h39 (6h00 à 7h13), la quantité d’accélérations quotidiennes de 30 mg (25,3 à 37,3 mg) et la proportion d’ELD pendant la période d’éveil de 9,7 % (3,7 à 20,3 %).


Selon les principaux résultats, une augmentation de 10 % de l’AP d’intensité modérée à vigoureuse était associée à 2,23 min de sommeil supplémentaires (0,36 à 4,21 min), mais réduites à 1,11 min après ajustement sur l’ELD. Un accroissement de 10 % de la proportion d’ELD pendant la période d’éveil était lié à un gain de sommeil de 1,36 min (0,69 à 2,03 min), sans effet de l’AP. Ces constats étaient plus marqués chez les femmes.


Dans cette étude, un allongement minime de l’AP et de l’ELD n’améliore pas de façon notable la durée du sommeil. D’autres travaux sont nécessaires pour évaluer les effets d’une augmentation plus importante.

Dr Patrick Laure

Références
1. Léger D et coll. : Le temps de sommeil, la dette de sommeil, la restriction de sommeil et l’insomnie chronique des 18-75 ans : résultats du Baromètre de Santé publique France 2017. Bull Epidémio Hebdo 2019 ;8-9:149-160.
2. Le Cornu et coll. : Association of physical activity, sedentary behaviour, and daylight exposure with sleep in an ageing population: findings from the Whitehall accelerometer sub‑study. Int J Behav Nutr Phys Act 2022 ;19:144.

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