Qui pleure pour avoir des bébés ?

Pyongyang, le samedi 9 décembre 2023 - Alors que la natalité semble devoir baisser inexorablement en Corée du Nord, Kim Jong-Un est apparu en larmes face aux caméras et un aréopage de femmes bouleversées par l'émotion, en les implorant de faire plus d’enfants. Le taux de fécondité du pays s'élèverait à 1,9 en 2022, selon le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), alors qu'il devrait être de 2,1 pour maintenir la population. Le dernier Etat stalinien du monde est cependant encore loin de la débâcle sud-coréenne où on ne compte plus que 0,8 enfants par femme !

Se reprenant, le dictateur a estimé devant ce parterre réuni à l’occasion de la Cinquième conférence des mères qui s’est tenue les 4 et 5 décembre que « stopper le déclin du taux de natalité et fournir aux enfants de bons soins et une bonne éducation est l'affaire de la grande famille Nord-Coréenne ». Outre l’émotion du jeune Maréchal, cette intervention sirupeuse marque, selon la Corée du sud, la première déclaration officielle sur la démographie chancelante de la Corée du Nord.

Education socialiste

Pourtant, Pyongyang a mis en place une série de mesures destinées à favoriser les ménages ayant trois enfants ou plus. Le Telegraph mentionne des logements et de la nourriture gratuits et certains biens de consommation offerts.

Lors de cet émouvant colloque, Kim Jong-Un a aussi rappelé les règles de la bonne éducation Nord-Coréenne inspirées de la doctrine du Juché : instiller les « vertus socialistes » dans le cœur et les esprits des enfants si nécessaire en les « fouettant ». Il incitent également les mères de famille à n’avoir « aucune hésitation à faire travailler leurs enfants bien-aimés dans des postes et des lieux de travail difficiles et exigeants en main-d'œuvre » comme l’armée ou les usines.

Ce n'est pas la première fois que Kim Jong-un verse ainsi quelques larmes en public. On l’avait vu en pleur pour les funérailles de son despote de père et lors d'une parade militaire marquant le 75ème anniversaire du Parti du travail de Corée, durant laquelle il s’était excusé pour les difficultés que traversait alors le pays en pleine crise Covid-19.

F.H.

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