
Paris le vendredi 19 juin 2015. Après l’intervention du Ministre de la Santé Marisol Touraine, on attendait avec impatience une réaction des autorités sanitaires à la pétition anti-vaccin du Pr Joyeux qui compterait le 16 juin près de 662 000 signatures électroniques… C’est chose faite avec ce texte de l’Académie de médecine, publié en début de semaine, et signé par le Pr Pierre Bégué au nom de la commission des maladies infectieuses et tropicales.
Vrai pénurie et faux prétexte
En premier lieu, l’Académie de médecine déplore qu’en prenant comme prétexte la pénurie des vaccins tétra et pentavalents, le Pr Joyeux en profite pour accuser les vaccins combinés d’être dangereux et incite les parents à refuser de faire vacciner leurs nourrissons. Il est notamment rappelé que les parents qui ne souhaitent que les vaccins obligatoires peuvent demander un kit DT-vax à leur médecin. Rappelons que ce kit est gratuit et que c’est le médecin qui doit en passer la commande (ce dernier est ensuite livré dans une pharmacie où les parents peuvent le retirer). A souligner que ce kit a aussi connu une rupture de stock cette année mais l’ANSM a remédié à ce problème début mai.
Mensonges et contre-vérités
L’Académie de médecine s’attaque ensuite aux arguments du Pr Joyeux qui alerte sur la dangerosité cumulée du vaccin contre l’hépatite B, de l’hydroxyde d’aluminium, du mercure, et de la stimulation immunitaire trop forte des vaccins combinés pour un nourrisson.
Dans ce cadre, l’Académie de médecine rappelle « qu’il n’y a aucune preuve scientifique d’un lien de causalité entre le vaccin de l’hépatite B et la sclérose en plaques, ni entre l’aluminium de ces vaccins et la maladie d’Alzheimer ou la maladie de Parkinson ». Quant à la surcharge immunitaire dont serait soit disant victime les nourrissons vaccinés, elle est plus qu’infime comparée aux contacts antigéniques multiples et simultanés que rencontrent obligatoirement les enfants dès les premiers mois de leur vie.
Une des plus belles réussites de la médecine préventive
Les succès de la vaccination sont rappelés avec force par l’Académie de médecine qui s’appuie sur différents exemples que ce soit la diphtérie, la poliomyélite, la rubéole congéntiale, ou encore la méningite à Haemophilus, qui ont quasiment disparu grâce aux vaccins.
Enfin, l’Académie de médecine invite les médecins à informer les patients des effets bénéfiques de la vaccination (chiffres à l’appui) en mettant en avant la sécurité des vaccins universellement reconnue « afin de rassurer et d’encourager sur la voie de la vaccination ».
Isabelle Birden