
Introduction
Les autorités de santé ont défini une nouvelle feuille de
route 2018-2023 dans laquelle les besoins de collaboration
multidisciplinaires apparaissent comme
prioritaires1.
L’engagement historique de l’Alliance Otsuka & Lundbeck
s’inscrit dans ce projet national d’amélioration de la prise en
charge et de la qualité de vie des patients souffrant de
schizophrénie. Dans ce contexte, le projet - « LINK » de réunions
pluridisciplinaires a été initié en 2017.
8 rencontres ont eu lieu sur tout le territoire national
(lien
vers l’annexe 1), regroupant 61 experts : psychiatres,
médecins généralistes, pharmaciens, infirmier(e)s, psychologues,
acteurs sociaux et représentants d’association de patients, de
familles et de proches (lien
vers l’annexe 2).
1- https://www.has-sante.fr/jcms/c_1721760/fr/programme-psychiatrie-et-sante-mentale-de-la-has
Les objectifs des rencontres LINK
Ces réunions pluridisciplinaires avaient pour objectifs de
:
- Identifier les enjeux de la continuité des soins pour les patients
- Faire un état des lieux des différentes pratiques existantes en France
- Proposer de nouvelles pistes et outils d’amélioration
Le résultat
- IDENTIFICATION DES ENJEUX DE LA CONTINUITÉ DES SOINS


La continuité des soins est un enjeu majeur de santé publique
et de succès de la prise en charge des patients traités.
Les divers échanges lors de ces rencontres ont permis de
souligner l’importance des points suivants :
- Comprendre les attentes du patient
- Prendre en compte le patient dans sa globalité (pathologie psychiatrique et somatique, reprise d’activité...)
- Amener le patient à se poser la question de "l'utilité" du traitement médicamenteux à l'aune de son propre vécu (par ex: ses rechutes dues à l'inobservance)
- Assurer la continuité du traitement : uniformiser les prescriptions et optimiser l’observance
- Impliquer le patient dans son suivi et son soin pour qu’il devienne acteur de sa prise en charge
- Offrir une stabilité dans sa relation avec les soignants
- Mettre en place un réseau de soins cohérent (proximité, mobilité, pluridisciplinarité)
- Clarifier le rôle des différents acteurs du réseau, et améliorer la communication entre ces acteurs
- Coordonner le parcours de soin avec de préférence un référent unique et favoriser l’inclusion du médecin généraliste dans le parcours de soin
- Définir un objectif commun : décision médicale partagée par tous les intervenants médicaux et médico-sociaux
- Rechercher d’emblée la double pathologie addiction/schizophrénie et coordonner les services d’addictologie et de psychiatrie
- Stabiliser la maladie (prévention des rechutes et des ré-hospitalisations) et limiter la désorganisation psychique
- Conserver en ambulatoire un cadre aussi structurant qu’à l’hôpital
- Assurer la continuité du traitement : uniformiser les prescriptions et optimiser l’observance (importance de la conciliation médicamenteuse)
- Prendre en compte les facteurs de risque (patient isolé, consommation de toxiques, mauvaise observance, pathologies somatiques, précarité sociale, risque suicidaire)
- Limiter les comorbidités
- Améliorer le bien-être, la qualité de vie et favoriser l’autonomie du patient
- Accompagner le patient dans son insertion professionnelle et sociale
- Réévaluer régulièrement le projet du patient
- Reconnaître et entendre la parole et le rôle des aidants
- Informer la famille de la marche à suivre en sortie d’hospitalisation, avec l’accord du patient. Elle est très importante dans la continuité des soins car elle est le principal pilier d’aide au patient
- Identifier les personnes ressources pour le patient et travailler avec l’entourage
- Accompagner et rassurer la famille et l’entourage
- à la détection précoce et la prise en charge des maladies psychiatriques (médecins généralistes, pharmaciens, IDE libéraux, etc.)
- aux aspects somatiques (psychiatres, infirmiers, etc.)
Par ailleurs, les divers groupes ont rappelé que le
désengagement des soins est un risque important pour les patients
atteints de schizophrénie
Avec des conséquences lourdes :
✓
Exacerbation des symptômes
✓
Rechutes
✓
Hospitalisations répétées
✓
Chronicisation
✓
Impact négatif sur la vie
socio-professionnelle
✓
Violences
✓
Suicide
D’où le besoin d’identifier les patients à risques :
✓
Consommation de toxiques
✓
Comorbidités sociales et somatiques
✓
Long séjour à l’hôpital
✓
Hospitalisation sans consentement
✓
Antécédents de tentative de suicide
Quelles sont les périodes à risque ?
✓
Sortie d’hospitalisation
✓
Période initiale de prise en charge
✓
Situations sociales et émotionnelles, modifications des
activités professionnelles ou d'apprentissage
2. ÉTAT DES LIEUX DES DIFFÉRENTES PRATIQUES EXISTANTES EN
FRANCE
Le rôle des différents acteurs du parcours de
soin

- Le psychiatre :
- A l’origine de la prise en charge initiale
- Prescription du traitement
- Suivi régulier pour ajuster le traitement


- Coordination de la prise en charge
- Dispensation des traitements
- Entretiens infirmiers
✓ Information, écoute, soutien et orientation pour le patient et les aidants
- Interventions à domicile
- L’IDE en libéral
- Dispensation des traitements à domicile
- Injections retard à domicile

- Le médecin généraliste
- Suivi somatique
- Renouvellement des prescriptions
- Observance du traitement
- Prévention primaire :
- repérage des symptômes de décompensation
- détection des signes annonciateurs de rechute
- Soutien auprès des patients et des aidants : information, accompagnement et orientation


- Optimisation du traitement médicamenteux en lien avec l’équipe soignante
- Participation à l’éducation thérapeutique du patient
- Conciliation médicamenteuse à l’entrée et à la sortie d’hospitalisation, en lien avec les professionnels de ville
- Le pharmacien d’officine
- Délivrance du traitement :
- Protocole de suivi
- rappel et commande des injections à libération prolongée
- Information sur les traitements et leurs effets secondaires
- Alerte en cas de non observance
- Le psychologue
- Psychothérapies
- Gestion du stress
- Affirmation de soi
- Thérapies cognitivo-comportementales (TCC)
- Les associations
- Écouter les proches, la famille
- Leur apprendre à se protéger
- Les informer sur la pathologie
- Leur apporter un soutien et une aide institutionnelle
- La famille et les aidants

De grandes disparités existent dans notre pays concernant le parcours du patient, les méthodes employées...

Des relations insuffisantes entre les différents intervenants



2/3 des médecins généralistes sont insatisfaits de leurs relations avec les psychiatres2-3.
2 - Bazin et al. 2007
3 - Bohn et al, 2007
Une conciliation médicamenteuse bénéfique
Des outils de communication à optimiser



Une formation des professionnels de santé insuffisante
- La pathologie somatique est méconnue des psychiatres dans 61% des cas3.
- La maladie psychiatrique est méconnue des médecins traitants dans 56% des cas3.
3. NOUVELLES PISTES ET OUTILS D’AMÉLIORATION
POUR LE PATIENT
- Commencer un programme de suivi (rencontre avec l’équipe de suivi ambulatoire) avec le patient avant sa sortie d’hospitalisation
- Proposer une personne référente comme un case-manager pour l’accompagnement en sortie d’hospitalisation. Cet accompagnateur pourrait être un pair (un autre patient) ou un soignant
- Créer et distribuer un carnet de liaison du patient dédié à la continuité des soins, qui pourrait être décliné sur une application mobile. Ce carnet comprendrait :
✓ Le suivi du traitement
✓ Les résultats du bilan neuropsychologique
✓ Les soins proposés
✓ Le suivi biologique
✓ Les rendez-vous
- Envoyer des SMS pour rappeler la prise des médicaments, avec des rappels téléphoniques une fois par semaine
- Impliquer le patient dans la décision de traitement par un :
✓ « serious game »
✓ programme sur ordinateur
Disponible dans la salle d’attente du psychiatre :
- Introduction sur le
concept de rétablissement
- Vidéo de patient parlant de son rétablissement
- Informations sur le traitement prescrit, comment réagir aux symptômes…
- Questions sur les symptômes actuels & ses attentes vis-à-vis de la consultation
→ Imprimé & remis au psychiatre en début de consultation
→ Permet d’impliquer le patient de manière active dans la consultation
→ Aide le médecin à mieux cibler les besoins de son patient
– Suivi de l’évolution des notations au cours des derniers RDV
Le développement d’outils technologiques :
✓ Géolocalisation
✓ Que faire en cas de...
✓ Podomètre
✓ Mise en réseau avec d’autres patients
✓ Localisation et horaires d’ouverture des centres de prise en charge
L’accompagnement des aidants :
La coordination entre les professionnels de santé intra et extra
hospitaliers :
✓ des alertes dans le dossier patient sur son suivi, avec envoi d’un courrier au MG
✓ un lien entre le MG et le pharmacien d’officine
✓ des réunions médicales regroupant des soignants, pharmaciens, MG, psychiatres libéraux, infirmiers libéraux, membres CLSM (Conseils Locaux de Santé Mentale), acteurs du domaine social et associatif
✓ des pair-aidants faisant partie de l’équipe pluridisciplinaire
La formation des professionnels :
- Vidéo de patient parlant de son rétablissement
- Informations sur le traitement prescrit, comment réagir aux symptômes…
- Questions sur les symptômes actuels & ses attentes vis-à-vis de la consultation
→ Imprimé & remis au psychiatre en début de consultation
→ Permet d’impliquer le patient de manière active dans la consultation
→ Aide le médecin à mieux cibler les besoins de son patient
Dans la salle de consultation
:
– Évaluation de la satisfaction du patient
concernant différents domaines, réalisée pendant la consultation
avec le psychiatre– Suivi de l’évolution des notations au cours des derniers RDV
- Développer l’éducation thérapeutique du patient
- Motiver de façon matérielle les patients qui viennent prendre leur traitement (comme dans certains centres allemands : 50€ à Munich)
- Encourager la délivrance fractionnée des médicaments
- Développer des espaces d’échanges et de discussion (blogs de patients, groupes de parole, pairs-aidants, espaces paroles hors soin)
- Donner aux patients des cartes regroupant les n° d’urgence à appeler en cas de crise ou intégrer les numéros dans leurs téléphones portables
- Modifier les horaires d’ouverture des CMP (ex 13h-20h) plus adapté aux patients qui vont mal et ne se lèvent pas le matin ainsi qu’aux patients qui vont mieux et qui travaillent
- Développer les dispositifs pour répondre aux situations de crises et d’urgence
- Augmenter le nombre de places en résidence d’accueil, foyer, appartement avec un accompagnement médico-social de ‘proximité’.
Le développement d’outils technologiques :
- Applications Smartphone pour les patients comprenant :
✓ Géolocalisation
✓ Que faire en cas de...
✓ Podomètre
✓ Mise en réseau avec d’autres patients
✓ Localisation et horaires d’ouverture des centres de prise en charge
- Outils pour repérer à distance les décompensations, avec l’accord du patient :
✓
T-shirts ou bracelets enregistrant les mouvements et la
luminosité
L’accompagnement des aidants :
- Proposer des programmes psychoéducatifs évalués à destination des familles et des proches de patients
- Tisser un lien régulier avec les associations
POUR LES PROFESSIONNELS DE SANTÉ
- Développer l’utilisation du dossier pharmaceutique à l’hôpital
- Améliorer la communication inter-services grâce à la convergence de logiciels et aux dossiers partagés entre professionnels
- Encourager l’utilisation de la messagerie sécurisée
- Renforcer les liens et développer des réseaux de professionnels de santé au niveau local via :
✓ des alertes dans le dossier patient sur son suivi, avec envoi d’un courrier au MG
✓ un lien entre le MG et le pharmacien d’officine
✓ des réunions médicales regroupant des soignants, pharmaciens, MG, psychiatres libéraux, infirmiers libéraux, membres CLSM (Conseils Locaux de Santé Mentale), acteurs du domaine social et associatif
✓ des pair-aidants faisant partie de l’équipe pluridisciplinaire
- Mettre à jour les annuaires de professionnels
- Faire connaître la charte de partenariat médecine générale – psychiatrie
La formation des professionnels :
- Améliorer la formation initiale et continue de tous les professionnels de santé sur la schizophrénie
Les perspectives
En organisant ces rencontres LINK, l’Alliance Otsuka &
Lundbeck a voulu renforcer son rôle de partenaire des divers
professionnels de santé et surtout sa mission d’aider les patients,
et leur famille.
Ces rencontres, qui se sont déroulées en 2017 et 2018, ont été
très riches en échanges et partages dans un esprit de
multidisciplinarité, en incluant notamment des acteurs clé de
succès comme les associations de patients et familles. Le
pharmacien joue quant à lui un rôle majeur au sein de cette prise
en charge globale, aux côtés d’autres professionnels comme le
psychiatre, le médecin généraliste ou encore l’infirmier(e).
Les 61 experts participants ont mis en évidence la nécessité
de prendre en compte, non pas uniquement la santé mentale des
patients mais également la santé somatique. D’où la nécessité de
renforcer les liens entre les divers professionnels de santé, intra
et extra-hospitaliers, et en particulier le lien entre le
psychiatre et le médecin généraliste.
Publication réalisée avec le soutien de l’Alliance Otsuka
& Lundbeck
Annexe 1 : Les 8 régions

Annexe 2 : Le groupe de travail
Composé des 61 experts ayant participé aux rencontres LINK






