La FIFA interpellée à propos des commotions cérébrales des joueurs

Alors que la coupe du monde de football vient de s’achever, la revue « The Lancet Neurology » publie un éditorial dans lequel elle interpelle la Fédération internationale de football (FIFA) à propos des conséquences neurologiques à long terme des commotions cérébrales répétées dont sont victimes les footballeurs.

Les enjeux de ces troubles, qui sont les formes les plus fréquentes de lésions dues aux traumatismes crâniens (TC) liés au sport, sont importants à la fois sur le long terme et sur le court terme. Dans les suites immédiates du traumatisme, les TC peuvent entraîner des lésions neurologiques non diagnostiquées. Certains sportifs développent un syndrome post-commotion caractérisé par des céphalées et des vertiges persistant pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, dont la cause est inconnue, mais qui semble lié  à la sévérité du TC.  À long terme, une encéphalopathie chronique, notamment une démence, peut aussi apparaître après plusieurs années ou même plusieurs décennies après l’arrêt du sport. Ce type de conséquence a été mis en évidence initialement chez les boxeurs et, plus récemment, postmortem, chez des athlètes professionnels. Ce danger auquel sont exposés les joueurs est négligé. En témoigne l’exemple du footballeur uruguayen Alvaro Pereira qui, lors du match de coupe du monde contre l’Angleterre, a repris le jeu après un TC avec perte de connaissance. La Fédération mondiale des footballeurs professionnels (FIFpro) s’en est émue et a enjoint la FIFA à réaliser une enquête sur les protocoles de retour sur le terrain après une commotion cérébrale.

De nombreuses organisations sportives connaissent les conséquences potentiellement sévères de ces accidents et ont mis en place de nouveaux protocoles pour protéger les sportifs victimes de TC. Des recommandations médicales pour la prise en charge des commotions cérébrales du sportif ont également été publiées récemment par l’Académie américaine de neurologie. Les éditorialistes de la revue plaident pour des recherches permettant de mieux caractériser les facteurs de risque après TC et de mieux comprendre le neuropathologie des commotions cérébrales. 

Dr Catherine Faber

Référence
Tackling the sports-related concussion crisis. Editorial. Lancet Neurol. 2014 ; 13 : 747.

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Vos réactions (1)

  • L'exemple du rugby

    Le 16 juillet 2014

    Que restera t-il aux imitateurs et autres comiques si on previent les séquelles ?
    Plus sérieusement la FFRugby a montré la voie.
    Dr Xavier Bareau

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