
Les applis santé font l’objet d’un véritable engouement, à la fois de la part des patients et des professionnels de santé. Elles affirment proposer une offre sur mesure et peu chère pour améliorer sa santé. Mais elles posent aussi un problème sans précédent, lié à l’utilisation des données qu’elles collectent. Les développeurs partagent régulièrement et légalement leurs données avec des tiers, en échange de services censés améliorer l’utilisation de l’appli (par exemple la connexion à des réseaux sociaux), ou en échange de la monétisation de l’appli (publicités hébergées). Mais ce partage d’informations avec des tiers manque pour le moins de transparence, et les applications santé ne fournissent le plus souvent aucune garantie de confidentialité, alors qu’ils collectent de nombreuses informations personnelles de tous types.
La plupart des applis partagent leurs données utilisateurs
Une équipe internationale a mené l’enquête. Sur 821 applis
santé identifiées pour Androïd, au Royaume-Uni, États-Unis, Canada
et Australie, les auteurs ont retenu les 24 applis les plus
utilisées concernant l’information sur les médicaments, leur
délivrance, administration, prescription ou utilisation. Toutes
étaient interactives.
Les résultats de l’enquête sont édifiants. En effet, 19 des 24
applis partagent leurs données utilisateurs. L’étude a identifié 55
entités, appartenant à 46 sociétés-mères, qui ont reçu ou traité
des données. Parmi elles se trouvent aussi des fournisseurs de
services. Nombre d’entre eux partagent ensuite ces données avec
d’autres parties, dont plusieurs occupent une position centrale sur
la toile, avec la possibilité de recouper les informations et
d’identifier l’utilisateur.
Dr Roseline Péluchon