
Paris, le mardi 26 mars 2019 - L’Union Française pour une
médecine libre (UFML) invite ses membres à porter plainte en cas de
commentaires diffamatoires laissés sur Google par des
patients.
Il est désormais de plus en plus fréquent pour les patients de
laisser un commentaire et une note sur la fiche Google de leur
médecin. Si l’on peut s’interroger sur l’idée même de commenter et
de noter l’activité d’un médecin ou d’un hôpital, comme on le
ferait pour un restaurant ou un hôtel, la pratique devient d’autant
plus douteuse quand les commentaires deviennent insultants ou
diffamatoires. Sous couvert de l’anonymat, de nombreux patients
n’hésitent pas en effet à tenir des propos outrageants vis-à-vis de
leur médecin. Des commentaires déplacés qui s’attachent d’ailleurs
plus à la personnalité du praticien qu’à son activité
concrète.
L’UFML face à Google
Face à ces attaques, beaucoup sont souvent démunis. L’anonymat
des commentaires et le souci de préserver le secret médical
empêchent souvent de répondre à ces commentaires. Pourtant,
certains jugent nécessaire d’agir. Ainsi, dans un communiqué de
presse publié lundi, l’UFML, syndicat de médecins libéraux créé en
2017, invite ses membres à publier sur leur fiche Google une
mention précisant que tout commentaire diffamatoire ou insultant
fera l’objet de poursuites judiciaires. L’UFML s’engage également à
accorder une assistance juridique à ses membres dans le cadre de
ces procédures et va par ailleurs demander à Google d’empêcher la
publication d’avis anonymes sur les fiches de médecins.
Le Conseil National de l’Ordre des médecins s’est déjà penché
sur la question des commentaires négatifs. En septembre dernier, il
avait publié un guide pratique destiné aux médecins pour les aider
à conserver leur "réputation numérique". Sans condamner la pratique
des commentaires sur Internet, l’ordre conseille aux médecins de
répondre le plus rapidement possible aux avis négatifs, en tout cas
ceux qui ne sont pas injurieux, tout en veillant à respecter le
secret médical, afin que ces commentaires deviennent un espace de
dialogue et non d’affrontement.
Quentin Haroche