Ukraine : face à la guerre, l’aide humanitaire internationale tente de s’organiser

Paris, le lundi 28 février 2022 - Selon un bilan établi par le ministère de la santé ukrainien, on compterait, après quatre jours d’offensive russe, 352 morts et 1684 blessés civils en Ukraine. Également, d’après un rapport des Nations unies, 368 000 personnes auraient fui le pays vers ses voisins européens et en particulier la Pologne. L’ONU dit aussi redouter jusqu’à 5 millions de déplacés dans les semaines à venir alors que les dommages infligés aux infrastructures ont déjà laissé des centaines de milliers de personnes sans électricité ni eau, selon l’ONU.

« Le conflit en cours continue d’avoir de graves coûts humains, causant un nombre croissant de victimes civiles, interrompant les moyens de subsistance et endommageant des infrastructures civiles essentielles, notamment des centaines de maisons, des infrastructures d’approvisionnement en eau et d’assainissement, des écoles et des établissements de santé » écrit le bureau des affaires humanitaires de l’ONU.

Bientôt des réfugiés en France ?

Se pose donc désormais la douloureuse question des réfugiés.

Un sommet des villes dédié à cette question était organisé à Florence. Prévus avant la crise ukrainienne, les débats ont forcément largement évoqué la situation actuelle. « Il y a une réaction unanime des maires qui condamnent les attaques russes » a souligné l'édile de Marseille Benoît Payan qui se dit prêt à accueillir ceux qui fuient les combats en Ukraine. 

Et il n’est pas le seul, l'association des maires a déjà dressé une liste des villes en capacité d'accueillir des réfugiés. Enfin, l’association Régions de France réunira lundi soir tous les présidents de régions pour évoquer, entre autres, « la situation internationale en Ukraine et la question humanitaire », selon sa présidente, Carole Delga.

En attendant, les villes se mobilisent également pour envoyer des denrées alimentaires et du matériel médical. « La mairie va organiser une collecte de denrées de produits de première nécessité. Les hôpitaux et le bataillon des marins-pompiers sont également mobilisés pour les médicaments et des couvertures de survie » détaille encore Benoît Payan sur France Info.

Une aide, en particulier symbolisée par l’association Aide médicale caritative (AMC) France Ukraine qui espère faire partir un camion jeudi ou vendredi.

Le Secours populaire français souhaite lui aussi lever des sommes conséquentes. Son objectif est que les réfugiés ukrainiens puissent subvenir à leurs besoins une fois arrivés en Pologne, en Moldavie ou en Roumanie. Le Secours populaire considère en effet que l’aide financière sera plus simple à mettre en place que d’acheminer des produits dans l’est de l’Europe.

Les hôpitaux ukrainiens n’ont plus que 24 h d’oxygène devant eux

Mais l'aide doit également concerner l'Ukraine elle-même et notamment les établissements de santé alors que selon l’Organisation mondiale de la santé, les hôpitaux ukrainiens pourraient manquer d’oxygène dans les prochaines 24 heures.

L’OMS a ainsi indiqué dans un communiqué publié dimanche que les camions n’étaient plus en mesure de transporter des réserves d’oxygène des usines aux hôpitaux du pays, y compris la capitale, Kiev, qui a fait face à un barrage d’attaques de missiles russes pendant la nuit.

« Il est impératif de veiller à ce que les fournitures médicales vitales y compris l’oxygène parviennent à ceux qui en ont besoin » a ainsi indiqué le Dr Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.

Les besoins en oxygène sont d'autant plus criants que l’Ukraine fait face, en plus de la guerre à une recrudescence des infections Covid, les cas ayant augmenté de 555 % entre le 15 janvier et le 25 février. « Une autre épidémie de Covid combinée à un nombre croissant de personnes blessées pendant la guerre exercera encore plus de pression sur le système de santé ukrainien déjà surchargé » conclut l’agence de l’ONU.

Les services hospitaliers de soins critiques sont également menacés par les coupures d’électricité, tandis que les ambulances transportant des patients risquent d’être prises entre les feux croisés des troupes russes et ukrainiennes. Aussi, la Pologne prépare un train médical pour transporter des Ukrainiens a déclaré le ministère de la Santé du pays, ajoutant que les hôpitaux polonais étaient prêts à recevoir des milliers de patients.

Des risques de se battre à Tchernobyl…

Enfin, un autre éventuel problème sanitaire inquiète : il s’agit des combats autour de la centrale désaffectée de Tchernobyl. La question se pose en effet de savoir si combats et bombardements dans cette zone font courir un danger en termes de risque nucléaire ? Dans un communiqué, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) dit suivre la situation avec une grande inquiétude, indiquant qu'il « est d’une importance vitale que les opérations dans cette zone ne soient pas affectées ou perturbées d’aucune manière ». La crainte majeure concerne la possibilité que des tirs d’armes lourdes touchent les piscines ou les entrepôts abritant les combustibles et qu’une explosion entraîne la dispersion de particules radioactives.

Également, dans les pays occidentaux pourraient renaitre l’angoisse de la guerre nucléaire…

Gabriel Poteau

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