L’été des imposteurs

Le 28 juillet 2009. Est-ce vraiment si simple ? Pendant des années, François Pinori s’est fait passer pour un chirurgien du rachis. Pensant que la supercherie serait sans doute plus facile à monter ailleurs qu’en France, il a d’abord sévi en Italie où il prétendait être « l’un des meilleurs spécialistes européens », rien que ça. Il est parti ensuite exercer en Roumanie où il aurait fait plus de 160 victimes selon la justice du pays qui le recherche depuis un an. Un mandat d’arrêt international a été délivré à son encontre.

Pour pratiquer ses opérations, le faux médecin ne disposait que d’une petite pièce, de matériels non-stérilisés et il agissait sans anesthésie, avec un fibroscope ou un laser. Selon le parquet de Timisoara, François Pinori s’était installé dans cette ville, dans un centre appelé Euroclinica, afin d’approcher « une population pauvre et précarisée qui n’a pas accès à des techniques de pointe réservées à des patients plus fortunés ». Parfois, il faisait seulement semblant d’opérer ses patients. Inquiétés par les autorités sanitaires du pays, il s’est enfui en 2008. Il est recherché en Syrie et en Italie notamment. A Aoste, un membre de la clinique Borgnalle affirme que François Pinori a présenté de faux diplômes de médecin français. Là aussi, il faisait semblant d’opérer ses patients au laser. Une histoire de faux spécialiste de la colonne vertébrale qui fait froid dans le dos … et qui n’est malheureusement pas unique.

Une fausse psychologue, experte judiciaire

Une autre histoire d’usurpation de titres secoue la ville de Périgueux. Pendant plus de quatre ans, Régine L. s’est fait passer pour une psychologue. Elle avait même ajouté à son curriculum vitae la qualité d’ « expert judiciaire ». Elle a ainsi réalisé pas moins de 400 expertises pour les tribunaux de Dordogne avant que la supercherie ne soit découverte. D’après une de ses connaissances, elle aurait arrêté l’école à 14 ans, avant d’exercer comme psy, puis de travailler dans une entreprise de taxi près de Toulouse. Entourage, magistrats …, personne n’a su voir les mensonges de cette femme de 53 ans « au culot monstre » selon un de ses proches. Elle effectuait même des missions pour l’Association d’aide aux victimes d’infractions pénales (Adavip).

Fait étonnant, sa mise en examen en mai 2009 pour « usage de faux documents » et « usurpation du titre de psychologue et de la qualité d’expert judiciaire » ne remettrait pas en cause ses précédentes expertises. Une source judiciaire a en effet affirmé qu’ « on ne reviendra pas sur les affaires jugées ». En mars 2007, elle était intervenue dans l’affaire de l’agriculteur qui avait assassiné deux inspecteurs du travail. Elle a aussi eu à donner son avis dans plusieurs affaires de violences conjugales. Régine L. encourt une peine de 5 ans d’emprisonnements et 75 000 euros d’amende.

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Vos réactions (1)

  • Usurpation d'identité professionnelle

    Le 03 août 2009

    Il est invraisemblable que de pareilles conduites puissent se produire.
    Soit le contrôle des diplômes proposés est très mal fait par les autorités responsables (Ordre ? Administration ?), soit l'escroc bénéficie de protections importantes monnayables.
    Si les autorités responsables dans ce pays sont totalement démissionnaires alors de telles pratiques se poursuivront avec les conséquences graves que cela peut avoir.
    Avoir travailler toute une vie pour assister à ce spectacle est vraiment scandaleux.
    B. Minsky-Kravetz

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