
L’électroconvulsivothérapie (ECT) d’aujourd’hui n’a plus
grand-chose à voir avec les chocs électriques d’autrefois. Mais ce
traitement, évoqué notamment dans quelques œuvres
cinématographiques dont Le célèbre « vol au-dessus d’un nid de
coucous » a laissé des traces durables dans la mémoire collective
et cette méthode n’a pas toujours bonne presse, alors qu’elle peut
s’avérer précieuse dans les dépressions majeures, celles qui
résistent volontiers à l’association de deux
antidépresseurs.
L’ECT augmente-t-elle néanmoins le risque d’évènements
médicaux sévères à court terme ? C’est à cette question que tente
de répondre une étude transversale canadienne du type cas-témoins
qui a reposé sur les bases de données administratives de l’état
d’Ontario, pour la période allant du 1er
avril 2007 au 28 février 2017.
Moins de décès par suicide dans le groupe exposé
La fréquence des évènements médicaux sévères (par sujet-année)
a été estimée à 0,25 dans le groupe exposé, versus 0,33 dans
l’autre groupe ce qui conduit à un hazard ratio (HR) de 0,78
[intervalle de confiance à 95 % IC 95% 0,61-1,00]. Les décès par
suicide en tant que risque compétitif n’ont pas affecté cette
estimation. Par ailleurs, les évènements médicaux sévères ont été
moins fréquents en cas de dépression traitée par ECT dans le
cadre de troubles bipolaires (versus dépression unipolaire).
Le risque de décès lié à un suicide s’est en fait avéré plus faible
dans le groupe exposé (≤5 sur 5008 admissions) que dans l’autre
groupe (n = 11 [0,2 %] sur 5008 admissions; p<0,03).
Dr Giovanni Alzato