
Paris, le samedi 1er septembre 2012 - Si à l'occasion de l'ouverture des jeux paralympiques de Londres, l'un de vos patients vous interroge sur le "boosting", ne vous jetez pas sur google (vous y trouverez 52 millions de référence !) ou sur votre dictionnaire d'anglais qui n'évoquera de façon générique qu'une technique de stimulation ou de promotion. Lisez plutôt cet article.
Il s'agit d'une méthode de dopage non pharmacologique qui serait utilisée par de nombreux sportifs handicapés atteints de lésion médullaire haut située.
Ces sujets, qui souffrent d'une dysfonction autonome, ne bénéficient pas d'une augmentation adaptée de leur fréquence cardiaque et de leur pression artérielle lors de l'effort ce qui entraîne une fatigue excessive et de mauvaises performances.
Pour combattre ce phénomène certains athlètes handicapés utiliseraient des stimulations nociceptives dans les zones situées sous leur lésion médullaire pour déclencher une augmentation réflexe de leur débit cardiaque juste avant l'effort programmé. Les méthodes les plus diverses auraient été testées allant du clampage d'une sonde urinaire à la fracture volontaire du gros orteil en passant par des stimulations électriques des membres ou des torsions des testicules...
Si l'on ne peut évidemment savoir quel pourcentage exact des blessés médullaires sportifs pratique le boosting, la technique semble loin d'être confidentielle. En effet, une étude du Comité international paralympique conduite entre 2007 et 2009 sur 99 athlètes évalue à 16, 7 % le pourcentage d'athlète ayant utilisé cette méthode lors de l'entraînement ou en compétition.
Les autorités sportives quant à elles ont interdit le boosting en 1994 à la fois parce qu'il s'apparente à un dopage et parce que l'hypertension artérielle qu'il induit avant l'effort peut être dangereuse. Pour le dépister certains préconisent de mesurer la pression artérielle avant les épreuves auxquelles participent des sportifs en fauteuil roulant.
Dr Céline Dupin