
Selon le scénario central des démographes, qui prolonge les tendances récentes, les filles nées en 2022 vivraient en moyenne 93 ans et les garçons 90 ans.

3 ans d’espérance de vie gagnée en 1946 !
L’espérance de vie a bondi pour les personnes nées en 1946
grâce à la fin de la guerre et à l’arrivée des antibiotiques : + 3
ans par rapport aux personnes nées un an plus tôt. L’espérance de
vie des générations suivantes a continué d’augmenter, mais à un
rythme de moins en moins rapide : les femmes nées de 1950 à 1990
pourraient gagner 2,1 ans toutes les dix années de naissance, puis
1,0 an pour celles nées de 1990 à 2022. Pour les hommes, la
progression serait plus rapide : + 3,1 ans toutes les dix années de
naissance, puis + 1,6 an.

42 ans d’espérance de vie en plus pour les femmes en 122 ans !
Selon les scénarios, les femmes nées en 1950 vivraient en
moyenne entre 80 et 82 ans et les hommes entre 72 et 73 ans.
L’incertitude s’accroît naturellement de génération en génération :
les femmes nées en 1970 vivraient en moyenne de 84 à 88 ans selon
les hypothèses, et les hommes de 78 à 82 ans. Pour les enfants nés
en 2022 : selon les hypothèses, les filles vivraient en moyenne de
88 à 99 ans et les garçons de 86 à 96 ans.
Au total, d’après ce scénario central, l’espérance de vie à la
naissance progresserait de 37 ans pour les femmes et de 42 ans pour
les hommes entre la génération née en 1900 et celle née en 2022
!
Les « boomers » pas si bien lotis
L’espérance de vie à 65 ans, soit la durée moyenne de vie
restant à cet âge, a crû presque continument pour les générations
nées de 1900 à 1941, au rythme de 1,5 an toutes les dix années de
naissance pour les femmes et 1,6 an pour les hommes. Il restait en
moyenne 18 années à vivre pour les femmes de la génération 1900
ayant atteint 65 ans en 1965, et 13 ans pour les hommes. Cette
durée était de 24 ans pour les femmes nées en 1941 ayant atteint 65
ans en 2006 et 20 ans pour les hommes. En revanche, la durée
restant à vivre en moyenne à 65 ans devrait stagner pour les
générations nées de 1941 à 1955, appelées ici générations «
palier ».
Il est probable, comme le suppose le scénario central des
projections, que l’évolution moins favorable de la mortalité
observée pour les générations « palier » tout au long de leur vie
adulte perdure aux âges élevés. « En effet, leur mortalité ne
baisse pas ou peu à partir de 15 ans. Cela s’explique notamment par
leur consommation d’alcool et de tabac, ainsi que par un risque de
suicide plus important que celui des autres générations »
rapporte l’INSEE.
Enfin, pour les générations 1955 à 2022, l’espérance de vie à
65 ans reprendrait sa progression, à un rythme un peu moins rapide
pour les femmes (0,8 an toutes les dix années de naissance) que
pour les hommes (1,1 an). Selon le scénario central, il resterait
en moyenne 29 ans à vivre aux femmes de la génération 2022 qui
atteindront 65 ans en 2087 et 28 ans pour les hommes.
Hommes/femmes : l’écart se resserre
L’écart d’espérance de vie à la naissance entre les femmes et
les hommes a augmenté de la génération née en 1900 à celle née en
1919, où il a atteint son plus haut niveau (11 ans). Pour quasi
toutes les générations et tous les âges, la probabilité de mourir
dans l’année des hommes est supérieure à celle des femmes. Pour la
génération née en 1919, l’écart d’espérance de vie à la naissance
entre les femmes et les hommes a été amplifié par la mobilisation
des hommes pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour les générations
suivantes, cet écart se réduirait selon le scénario central, à 8
ans pour la génération née en 1950, à 6 ans pour celle née en 1970
et à 4 ans pour celle née en 1990.
La réduction des écarts s’observe aussi aux âges élevés.
L’écart d’espérance de vie à 65 ans entre les femmes et les hommes
est à son maximum (5 ans) pour les générations nées de 1907 à 1930.
Puis, l’écart se réduit selon le scénario central : 4 ans pour la
génération née en 1950, 3 ans pour celle née en 1970 et 2 ans pour
celle née en 1990.
De 83 % à 99,6 % de chance de vivre jusqu’à l’âge de 1 an !
Pour la génération 1900, la probabilité d’atteindre l’âge d’un
an n’était que de 86 % pour les filles et 83 % pour les garçons
contre 99,7 % et 99,6 % aujourd’hui.
Au-delà de 65 ans, la probabilité d’atteindre un âge donné
varie selon les scénarios pour les générations les plus jeunes.
Quel que soit le scénario, environ 57 % des femmes nées en 1940
seraient en vie à 85 ans, en 2025. Selon les scénarios, cela
devrait être le cas de 64 % à 74 % des femmes nées en 1970 et de 71
% à 91 % des femmes nées en 2022.
Pour les hommes, seuls 36 % de ceux nés en 1940 atteindraient
l’âge de 85 ans, mais ce serait le cas de 49 à 61 % de ceux nés en
1970, et de 68 à 89 % de ceux nés en 2022. La probabilité de
devenir centenaire n’est connue ou presque connue que pour les
générations les plus anciennes : selon le scénario central, 6 % des
femmes et 2 % des hommes nés en 1940 pourraient devenir
centenaires. « En revanche, il est difficile de répondre à cette
question pour les générations nées en 2022, tant les écarts entre
les scénarios bas et haut sont importants » soulignent encore
les démographes.
Ces scénarios sont néanmoins sujets à caution, puisqu’ils
n’envisagent qu’une augmentation continuelle de l’espérance de vie
plus ou moins rapide alors que l’hypothèse de sa diminution au XXIe
siècle n’est pas à exclure. Un certain nombre d’exemples dans des
pays développés nous appellent en effet à la modestie.
Rappelons ainsi que l’espérance de vie aux Etats-Unis diminue
depuis 2015…
F.H.