Discussions multiples sur le numéro unique

Paris, le mardi 22 juillet 2014 – Lors de la présentation des orientations de sa future loi de santé à la mi juin, le ministre de la Santé, Marisol Touraine a annoncé sa volonté de mettre en place « un numéro d’appel unique, facilement mémorisable, dans chaque département pour la garde en ville : il sera le repère dans l’accès aux soins de nos concitoyens ». L’objectif est de permettre aux Français « de se repérer » a-t-elle expliqué.

Ou suis-je et vers quel numéro vais-je ?

Il est vrai, qu’aujourd’hui, contacter un médecin en dehors des horaires de consultation pour ce qui ne semble pas nécessairement être une urgence médicale est loin d’être simple « comme un coup de fil ». Si dans la majorité des départements (70 % des cas), le « 15 » est le numéro à composer, d’autres proposent des variantes, avec des numéros à quatre chiffres, voire à dix ! « Globalement c'est illisible pour l'usager, si vous partez dans les Landes en vacances, vous ne savez pas si vous devez composer un numéro à 4 chiffres, à 10 chiffres, le 15, vous ne savez même pas où trouver ce numéro, donc vous finissez par faire le 15 parce que l'hôpital est le seul endroit où la lumière est allumée 24h/24h, 365 jours par an » explique Luc Duquesnel de l’Union nationale des omnipraticiens de France (UNOF). Le numéro unique doit donc permettre de faire face à cette confusion.

La guerre entre les libéraux et le SAMU n’a pas cessé !

Les choses ne sont cependant pas si simples. Les syndicats qui ont entamé des discussions sur le sujet ne sont en effet pas encore parvenus à déterminer si les deux numéros qui cohabiteront, celui concernant la permanence des soins de ville (qui pourrait, devrait sans doute, être le même sur l’ensemble du territoire) et le 15 devront renvoyer vers le même centre ou non. Pas de surprise, pour les médecins libéraux, la dissociation s’impose, tandis que du côté des urgentistes, on semble moins catégorique. Chez les syndicats de praticiens de ville, on explique : « Au lieu d'appeler le 15 pour une fièvre, on appellera ce numéro. Le 15 redeviendra ainsi un numéro d'urgence et cela réduira les délais de prise en charge des vraies urgences » indique le patron de MG France Claude Leicher. On remarque également que cette solution permettra de résoudre la difficulté liée au recrutement de médecins régulateurs souvent très éloignés des centres 15. Mais le président du SAMU, François Braun remarque pour sa part : « il est essentiel que les appels arrivent au même endroit avec des équipes qui soient côte à côte: on garantit la sécurité en ayant la possibilité de se passer rapidement des appels ». Bref, on le voit, il est loin d’exister une position unique sur le « numéro unique ».

Léa Crébat

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